Résumé de la 7e partie - Lors du défilé, Nostalgie attire le regard de Mme Berthon, qui lui demande de s'approcher pour tâter le velours de sa robe... Cette dernière question était adressée au monsieur assis à sa droite et qui semblait passablement ennuyé d'avoir à donner son avis sur un pareil sujet. — Mon Dieu, je crois que cette robe vous irait à ravir. — Je viendrai l'essayer demain, conclut Mme Berthon. La première s'était avancée. — Madame Jeanne, continua la dame au face-à-main, réservez-moi un salon pour demain trois heures Notez-le. Le face-à-main s'était braqué sur le mannequin : — Tournez-vous un peu, Mademoiselle... parfait ! Comment vous appelez-vous ? — Nostalgie, Madame. — Je sais... Je vous demande votre prénom — Chantal, Madame. M. Berthon ne disait toujours rien, souriait poliment à son épouse, regardait avidement Mlle Chantal. Son regard inquiet allait du mannequin à sa femme et semblait dire : comment Mme Berthon, peut-elle croire, avec sa corpulence et ses soixante-dix kilos que cette robe de velours, moulée, sur le corps admirable d'une jeune femme, puisse lui aller ? M. Berthon ignorait que toutes les clientes d'une maison de couture, à quelques rares exceptions près, se bercent de semblables illusions. — Madame, n'a plus besoin de moi ? — Non. Merci. Mademoiselle. Chantal-Nostalgie disparut par une petite porte et gravit, quatre à quatre, l'escalier en colimaçon qui la ramenait à la cabine», ce sanctuaire des maisons de couture, où les profanes ne pénètrent jamais et dans lequel les mannequins s'habillent et se déshabillent sans cesse. La pièce, était terriblement encombrée quand Chantal y pénétra, essoufflée, en déclarant : — Cette grosse vieille est odieuse. J'ai vu le moment où elle allait me faire rester debout devant elle pendant une demi-heure ! — On dirait, continua Mado-Discrétion, assise sur un coin de table avec un soutien-gorge et un cache-sexe pour tout vêtement, qu'elle trouve son plaisir à montrer qu'elle a le fric pour s'offrir la robe et à nous rappeler que nous sommes payées pour la porter ! — Quelle est la garce qui m'a pris ma nouvelle paire de bas de soie ? C'est dégoûtant ! Ici tout disparaît... Ainsi venait de s'exprimer Lulu-Mystère.. Elle glapit : — Chantal ! Je suis sûre que c'est toi qui m'as volé mes bas de soie ? — Pour qui me prends-tu ? — Pour celle que tu es une voleuse... Qui avait pris la broche de Ninette ? — Ça, c'est différent, répondit Chantal, c'était pour sortir un soir avec un homme très élégant. La meilleure preuve est que je la lui ai rendue le lendemain ! (A suivre...)