Avec cette entame rigoureuse de l'hiver qui s'annonce particulièrement éprouvant, la wilaya de Tizi Ouzou retient son souffle et prie pour que le scénario d'Illiltène, en mai 2012, ne se répète pas. Les villageois ont peur et ce n'est pas une phobie irrationnelle. Plusieurs villages vivent en effet sous une menace réelle. Si le glissement de terrain d'Illiltène, survenu au mois de mai 2012, est le plus menaçant, plusieurs autres localités, à l'exemple d'Iflissen, de Tigzirt, d'Azazga, d'Aïn El-Hammam, de Souk El-Tenine, d'Aït Chaffaâ..., vivent l'épouvante. D'importantes cagnottes ont été dégagées pour la prise en charge de ces glissements, 60 milliards de centimes pour la ville de Tigzirt, 90 milliards pour Azeffoun..., cependant, nombreux sont les villages qui sont en sursis avec l'arrivée de l'hiver qui s'annonce rigoureux, ce qui risque d'aggraver les glissements de terrain survenus au cours de la tempête de neige du mois de février 2012. Les importantes précipitations ne font qu'augmenter le stress des habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Tel est le cas d'un bon nombre d'habitations au niveau du chef-lieu de la localité de M'kira, sise à près de 50 km au sud-ouest de la ville des Genêts. Ces habitations sont sérieusement menacées par un glissement de terrain et peuvent, à tout moment, être emportées. Ces dernières, situées au contrebas du glissement de terrain du lieudit «l'Qahwa Bouchène», sur la route entre Taka et Tighilt Bougueni, lancent un appel de détresse pressant aux responsables concernés afin d'intervenir dans les plus brefs délais. Ce glissement risque également d'isoler le village de Taqa si la route venait à être coupée, puisqu'elle en est l'unique issue. Rappelons que cet axe routier a été sérieusement endommagé lors des intempéries de 2012. Des commissions se sont rendues sur les lieux et des études techniques ont été faites, mais pour le moment, les travaux n'ont pas encore été entrepris. Un autre glissement menace les habitants du village Ikhenache, dans la commune d'Iflissen au nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce glissement de terrain qui s'étend sur plusieurs hectares, prend de l'ampleur et la situation devient de plus en plus inquiétante puisqu'une bonne partie du village, celle située du côté bas, se trouve menacée, et la situation risque de s'aggraver davantage avec les intempéries. Des champs entiers, des oliviers, des pruniers..., et même le château d'eau ont été emportés par les mouvements de terre. Selon les habitants d'Ikhenache, ce phénomène remonte à 1995, et depuis, la situation ne cesse de se dégrader. Toutes les tentatives menées jusque-là pour trouver une solution à ce problème sont restées vaines. Les habitants de ce village qui compte près de 120 habitations se sentent complètement délaissés, oubliés, laissés-pour-compte. Les craquements provoqués par le glissement effrayent les habitants qui vivent des nuits d'épouvante aux moindres précipitations. Le même phénomène menace également le village d'Ibadissen dans la commune d'Ath Chaffa, à 65 km au nord-est de Tizi Ouzou, où certaines habitations se trouvent également menacées par la chute de grosses pierres. Comme solution, les autorités locales ont mis à la disposition des villageois 60 logements locatifs publics au lieudit Tazaghart, à l'est de la commune. Par ailleurs, notons que plusieurs routes nationales et chemins de wilaya se trouvent menacés par les mouvements de terre à l'exemple de la RN 24, RN 71...