Les participants à un séminaire sur «Le théâtre et l'anthropologie», ouvert hier à la faculté des lettres de l'université de Batna, ont estimé que les racines du théâtre algérien étaient amazighes. Les Numides ont connu et pratiqué le théâtre plusieurs siècles avant l'occupation romaine, a soutenu le docteur Tamer Anoual, de l'université d'Oran, affirmant que les recherches qu'elle a menées ont démontré que le «théâtre amazigh, donc algérien, existait bien avant l'arrivée des Romains comme l'ont évoqué certains historiens dans leurs écrits». Pour cette auteure de Fouilles dans le théâtre numide, paru en 2007, saint Augustin, né à Souk Ahras et mort à Annaba, avait «aimé et pratiqué le théâtre et il l'a confessé comme étant un péché dans son œuvre autobiographique Les Confessions». Djamel Noui, chercheur en théâtre, à Batna, a estimé, pour sa part, que le théâtre amazigh, qui fait appel à la danse, au chant et aux mimiques, se décline surtout sous l'aspect d'un spectacle festif et divertissant. Ces éléments, a relevé ce chercheur, sont toujours manifestes dans ce que l'on appelle dans la région des Aurès «Boughendja», «Arous el-matar» ou encore «Chayeb Achoura» bien connu à ce jour dans la région de T'kout, et qui représentent autant de manifestations du théâtre amazigh conservées dans la mémoire populaire. De son côté, le docteur Leïla Benaïcha, de l'université de Sétif, présidente du séminaire, a affirmé que l'approche anthropologique du théâtre permet de remonter aux origines du théâtre amazigh pour lui donner toute sa légitimité.