Débrouille - Dans les rues et les ruelles de la capitale, des jeunes, portant des gilets jaunes, surveillent les voitures en stationnement. Ils ont des autorisations délivrées par les services communaux moyennant une modeste redevance. Ils préfèrent être «hitistes» plutôt que d'exercer des métiers manuels. Ceux qui veulent travailler sont à l'affût des nouveaux dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour encourager l'emploi. Il faut admettre que ces derniers temps, ils ont l'embarras du choix. L'arrêt de bus du quartier du Faisan d'Or, à Bab El-Oued, est squatté légalement par des jeunes qui viennent de bénéficier de fourgons pour le transport public dans le cadre de l'ANSEJ. Du matin jusqu'au soir, une longue file de véhicules s'étire le long du trottoir. Les clients sont rares et quand l'un d'eux se présente, il n'a que l'embarras du choix ce qui engendre de nombreux conflits, comme ce qui vient de se passer en ce dimanche 28 octobre 2013. Un père de famille veut transporter une chambre à coucher qu'il vient d'acheter pour son fils. Il s'adresse au premier conducteur qu'il croise, ce qui déplaît au propriétaire du fourgon situé en tête de station. «Cette course me revient de droit car je suis le premier dans la file», crie-t-il à la face du client qui décide d'aller voir ailleurs, laissant les deux chauffeurs régler leur problème. «C'est tous les jours comme ça. Comme les clients ne sont pas nombreux, les conducteurs des fourgons n'hésitent pas à se battre pour la moindre course», dit le gérant de la pizzeria, située juste en face de la station. Les chauffeurs de fourgons se plaignent, en effet, du manque d'activité. «Je ne sais pas comment je vais faire pour rembourser mon crédit. Je dois 270 millions de centimes à la banque. D'après mes amis, ils vont effacer toutes les dettes que nous avons contractées», dit le jeune propriétaire d'un fourgon. Dans les rues et les ruelles de la capitale, des jeunes portant des gilets jaunes surveillent les voitures en stationnement. Ils ont des autorisations délivrées par les services communaux moyennant une modeste redevance. Dans ces cas, l'activité est rentable et les gardiens sont satisfaits. «Avant la police nous pourchassait, mais depuis la régularisation de notre situation, nous travaillons en paix», dit un gardien de voitures à la rue Mizon à Bab El-Oued. C'est un élu à l'APC qui nous révèle les revenus des gardiens de voitures : entre 80 000 et 150 000 dinars par mois. Et c'est ce genre de sinécure qui intéresse les jeunes Algériens. Ces deux exemples démontrent quels métiers apprécient les jeunes algériens. Ces derniers refusent de travailler chez un patron qui leur versera des salaires minables. Ils arrivent toujours à se débrouiller pour vivre ou survire, c'est selon les cas.