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Parkingueurs : les gardiens ne lâcheront pas leurs trottoirs
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Publié dans El Watan le 19 - 10 - 2012

Pendant que les forces de l'ordre envisagent de lancer une opération d'envergure visant l'éradication des parkings informels au niveau d'Alger, les «parkingueurs» se disent hostiles à cette décision et réclament une régularisation de leur «travail».
«Les citoyens ont l'habitude de s'immoler par le feu. Mais cette fois-ci, on va sûrement immoler les autorités dans le cas où elles essayent de mettre fin à notre gagne-pain», tonne Abdelghani, 33 ans, chauve, les yeux perçants. Ce gardien de parking à Bab El Oued exprime ainsi son dégoût envers les autorités qui envisagent de mettre fin à ce type de parking tout en menaçant d'enclencher une émeute. Moussa*, son ami et «collègue de travail», le calme et lui assure que ce parking ne peut pas être éradiqué. «Comment voulez-vous que l'Etat supprime ce parking alors qu'il y a beaucoup d'officiers de la DGSN qui stationnent leurs voitures ici ?», demande-t-il ironiquement.
Mais ces propos n'arrivent pas à apaiser l'esprit de Abdelghani qui se montre hostile à la décision des autorités locales qui consiste à «nettoyer» tous les parkings informels de la wilaya d'Alger. Pour lui, la sécurité qu'assure un parking reflète l'image de son gardien. Un automobiliste se dirige vers les deux «parkingueurs» pour leur laisser les clés de sa voiture. «Vous voyez que le citoyen a confiance en ces parkings. Je ne vois pas pourquoi les autorités veulent les éradiquer alors que grâce à nous le taux de vols de voitures a diminué», lance Abdelghani après avoir mis les clés dans sa poche.
Devant la place des Trois Horloges de Bab El Oued, un agent de police est accoudé à son véhicule de service en discutant avec son collègue à travers la fenêtre. Il affirme que la plupart des parkings informels ont été supprimés au niveau de cette commune. Ce qui n'est pas le cas ! «On en a déjà supprimé plusieurs. Ceux qui restent seront prochainement éradiqués», nous confie-t-il.
Cache-cache
A quelques dizaines de mètres, un jeune homme brun, casquette, une cigarette entre les lèvres, crée un encombrement au moment où il essaye de guider un automobiliste qui sort. Il fait un signe de sa main pour arrêter les voitures qui arrivent. Il se tourne vers le conducteur de la Clio en lui lançant : «Zid, zid, abraqi… ça va !» (vas-y, braque les roues… C'est bon, arrête-toi). Le conducteur d'une Dacia lance des coups de klaxon et semble avoir perdu patience sous le soleil brûlant de midi. Il sort sa tête de la fenêtre en lançant : «Aya nbatou hna ! » (on ne va y passer la nuit !). Salim*, la trentaine, gardien de parking depuis plusieurs années, essaye de calmer le conducteur qui continue d'hurler pendant que son ami demande aux voitures sortantes de faire vite. Après près de trois minutes, la voie est libre et Salim soupire.
«On vit sous pression pour gagner quelques sous. En plus de cela, les autorités veulent mettre fin à notre commerce. D'ailleurs, la police a l'habitude de nous traquer de temps en temps», lâche-t-il en sortant de sa sacoche une autorisation de sortie de prison. Il a écopé de deux mois à Serkadji lors d'une opération coup-de-poing de la police visant les parkings informels. «Cela remonte à trois mois, J'étais tranquillement assis dans mon coin quand le camion cellulaire de la police est venu pourchasser tous les gardiens de parking informel. Vous vous rendez compte ? J'ai passé deux mois en prison parce que je travaillais ! Je crois que les autorités nous poussent à voler et agresser les gens», fulmine-t-il.
Et d'ajouter : «D'ailleurs, on a entendu dire que les forces de l'ordre comptent mener une grande opération de nettoyage de ces parkings. Dans ce cas, on sera obligés de jouer à cache-cache avec elles», lâche-t-il d'un air ironique. Un automobiliste interrompt la conversation pour donner 50 DA à Salim. Ce dernier met sa main dans sa sacoche pour lui rendre 20 DA. Puis, il relance la discussion après s'être excusé. «Si l'Etat veut établir des parkings organisés, qu'il le fasse ! Mais il faut que les autorités viennent d'abord nous recenser pour régulariser notre situation», demande-t-il en espérant avoir le statut notarié délivré par l'APC.
Repris de justice
Parmi les innombrables «parkingueurs» qui squattent les ruelles d'Alger, il y en a qui ont trouvé une solution pour éloigner les tracasseries de la police. Amine*, qui travaille dans un parking informel à Alger-Centre, porte un gilet orange sur lequel est écrit «sécurité». Problème : il lui manque les tickets afin de passer pour un gardien certifié. «Je suis obligé de me montrer sérieux pour que les autorités locales régularisent ma situation», révèle-t-il, sceptique. Amine, qui travaille dans ce parking depuis 1993, pense qu'il est vraiment temps que les services de l'APC de Sidi M'hamed prennent sa demande en ligne de compte puisqu'il affirme avoir déposé un dossier auprès dudit service.
«J'ai sollicité les autorités maintes fois quant à ma situation. Mais à chaque foi, on me demande de patienter jusqu'à ce que le wali d'Alger donne son accord. Que voulez-vous que je fasse ? Je n'ai pas le choix, je patiente et je me tais», lâche-t-il en nous révélant qu'il nourrit ses deux enfants de ce commerce. A ce propos, le président d'APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouinah, nous a expliqué que la non régularisation de ces parkings «est due aux antécédents des demandeurs». «La majorité des personnes qui ont déposé des dossiers ici sont des repris de justice. Après réception des dossiers, on les présente à la police pour diligenter une enquête sur les personnes en question. Du coup, les récidivistes n'ont pas le droit d'avoir un statut notarié», clarifie-t-il, affirmant que l'APC de Sidi M'hamed donnera prochainement suite aux demandes des personnes n'ayant jamais eu de problème avec la justice.
* Les noms ont été changés


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