Résumé de la 26e partie - Chantal a du mal à accepter le diagnostic du Pr Chardin. Elle ne veut pas admettre qu'elle a la lèpre... Ce qu'il fit. Et elle ajouta : — Je ne crois pas un mot de toute cette histoire que vous avez imaginée tous les deux pour je ne sais quelle raison. Votre professeur n'est qu'un vieux radoteur ! Quoi qu'il arrive, si par un hasard exceptionnel il y avait un peu de vrai dans ce que vous venez de me raconter, je vous demande de vous engager sur l'honneur à ne rien dire à Jacques, ni à personne de son entourage. — Je n'ai même pas à prendre un engagement semblable, répondit le docteur. Tant que vous n'êtes pas contagieuse, je suis tenu au secret professionnel le plus absolu. — Que, direz-vous à Jacques, au sujet des taches roses, s'il vous téléphone ? — Que vous avez une crise d'urticaire, heureusement sans gravité. — Je vous remercie. Le docteur était sur le trottoir, immobile. Au moment où Chantal allait repartir dans son cabriolet, il lui demanda : — Vous allez bien chez «Marcelle et Arnaud» ? Elle ne répondit pas. — Vous n'allez pas faire une bêtise au moins ? La voiture était déjà loin. Quelques minutes avaient suffi pour franchir la distance séparant le domicile du docteur, boulevard Haussmann, de l'immeuble du boulevard Suchet ; Chantal avait conduit comme une folle, malgré la chaussée humide et une pluie diluvienne. Pendant tout le parcours, il lui avait semblé que l'essuie-glace n'avait pas battu la mesure sur le pare-brise pour essuyer les gouttes de pluie, mais plutôt pour effacer un mot affreux qui dansait perpétuellement devant ses yeux LEPRE. Elle était sans souffle quand sa femme de chambre lui ouvrit la porte. — Suzanne, préparez tout de suite ma valise jaune et mon nécessaire de voyage. Je ferai moi-même la valise. Dites au chauffeur qu'il peut rentrer la voiture dans le garage je ne m'en servirai plus avant longtemps. Ensuite, restez à l'office je ne veux pas vous voir, ni personne de la maison. — Madame s'en va ? — Vous le verrez bien. Vous trouverez de l'argent dans le petit secrétaire de ma chambre, pour régler les dépenses courantes Savez-vous où est Iru ? — A cette heure-ci, certainement dans la chambre de Madame. Chantal courut dans sa chambre. La bête s'étirait paresseusement sur le couvre-lit, les yeux mi-clos. La jeune femme s'arrêta à sa vue et le contempla pendant quelques instants avec horreur, comme ces serpents venimeux que l'on regarde au Zoo, à travers les parois épaisses d'une cuve en verre. Elle le prit dans ses bras et l'emporta dans la salle de bains. (A suivre...)