Résumé de la 20e partie - Ayant pu se libérer de sa femme, Jacques Berthon décide d'emmener Chantal dîner chez «Maxim's»... Elle, était encore dans la salle de bains de son appartement du boulevard Suchet lorsque l'agent de change arriva avec une valise et lui demanda à travers la porte de communication de la chambre à coucher : — Vous permettez que je m'habille ici ? Je ne pouvais décemment pas partir de chez moi en smoking pour une réunion d'anciens combattants ! Ma femme aurait eu quelques soupçons. — Vous êtes chez vous, Jacques, avait répondu Chantal. Berthon souriait d'avance à l'idée que quelques-uns de ses confrères, qui se trouveraient certainement chez «Maxim's», feraient une curieuse figure de le voir, lui Berthon, l'homme sérieux par excellence, en compagnie d'une aussi jeune et jolie femme. Depuis des années, l'agent de change caressait ce rêve : se montrer, se faire voir, être jalousé parce qu'il s'affichait en compagnie de la femme idéale. Que lui importaient, après tout, les ragots du monde ? Il se savait assez riche et assez puissant pour les étouffer. Tout le monde avait besoin de lui. Lui n'avait besoin de personne. — Jacques, appela la voix de Chantal, pouvez-vous venir une minute dans la salle de bains ? Chantal était encore en peignoir. — Qu'y a-t-il ? — Regardez ma jambe. A hauteur de la cuisse gauche, l'agent de change observa quelques petites taches ovales et roses, tranchant nettement sur la peau blanche. — Qu'est-ce que c'est ? — Je me le demande ! Voilà, plusieurs jours que je remarque des taches semblables sur mon corps ; elles apparaissent et disparaissent en changeant de place. Hier j'en avais trois sur le bras droit, un peu au-dessus du coude. Ce soir elles ont disparu. En revanche, j'ai ces quatre-là sur la cuisse. — Pourquoi ne m'en avez-vous pas parlé dès que vous avez aperçu les premières ? — Je ne voulais pas vous alarmer pour rien. — Ces taches sont-elles, douloureuses ? — Non. De temps en temps j'ai des engourdissements, de légers accès de fièvre, qui disparaissent avec deux cachets d'aspirine. — Est-ce que par hasard...? — Oui, j'ai pensé la même chose que vous... Mais il n'en est rien Berthon toucha les petites taches ovales avec une infinie délicatesse. — Je ne sens même pas vos doigts, lui dit Chantal. C'est curieux : on dirait que l'endroit où se trouvent les taches est insensible. De toute façon, ça ne doit pas être bien grave. Dépêchons-nous ! Nous arriverons chez Maxim's quand ce ne sera plus amusant. (A suivre...)