Outre la contrebande, c'est au gaspillage que certains des produits subventionnés par l'Etat sont exposés. Ainsi, durant les premiers neuf mois de l'année en cours, les services de la Gendarmerie nationale ont traité 56 affaires de trafic de blé tendre qui se sont soldées par la saisie de 4 263 quintaux de ce produit, 2 167 quintaux de son, 45 quintaux de maïs, 182 quintaux d'orge et 100 kg d'aliment de bétail. Ces quantités destinées à être transformées en farine, ont été détournées pour être vendues comme... aliment de bétail. Selon les enquêteurs du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de M'sila, les contrebandiers préfèrent vendre le blé comme aliment du bétail pour 4 000 DA le quintal que comme produit à transformer en farine pour moitié prix (2 000 DA). Aussi et afin de faire face à cette criminalité qu'est l'utilisation de blé tendre comme aliment de bétail, et devant l'ampleur du phénomène, le commandement de la GN de M'sila a saisi, courant octobre, le wali pour «la tenue d'une réunion de la commission sécuritaire de wilaya dans le but de saisir le procureur général aux fins de prendre des mesures urgentes à même d'endiguer cette hémorragie qui menace l'économie nationale». Selon le lieutenant-colonel Kerroud, des enquêtes sont en cours dans les wilayas de Tiaret et Tissemsilt afin de déterminer l'origine de ces transactions douteuses. Le différentiel entre les prix du blé d'importation et celui produit localement qui est soumis à un soutien de l'Etat est important. Dans ce cadre et à titre d'exemple, le blé dur est acheté, par l'Etat, auprès des agriculteurs au prix de 4 500 dinars le quintal puis cédé aux semouleries à 2 285 DA le quintal. Les mêmes transactions concernent aussi l'orge dont le trafic se déroule du côté de Sidi Aïssa à M'sila, Bordj Bou-Arréridj et Bouira, notamment.