Résumé de la 31e partie -Abderrezak, avec l'amputation d'une jambe, s'en tire à bon compte de l'avis de tous ceux qui ont vu l'état de la voiture. Pendant les quinze jours de l'hospitalisation d'Abderrezak, Yamina et sa mère lui rendent visite quotidiennement. Le jeune homme est abattu, déprimé à tel point que ses proches et tous ceux qui le connaissent ont peur qu'il se rende coupable de quelque acte désespéré. Lui qui était constamment souriant, a désormais le visage sombre et les yeux sans cesse au bord des larmes. Tous ceux qui viennent le voir pour le consoler se sont heurtés à un bloc de glace, à une montagne de dépit, de déception et de chagrin. Au vingtième jour de son hospitalisation et de son amputation, il a en face de lui son père, sa mère et sa sœur mais également Dahbia, Yamina et Fouad. — Mon fils, tu as de la chance, tous ceux qui ont vu l'état de ta voiture affirment que tu as été sauvé par un miracle... — Oh ! maman ; s'il te plaît ne te moque pas de moi... On m'a coupé une jambe à quelques centimètres du genou et tu dis que j'ai de la chance ? Je m'apprêtais à changer de vie, à fonder un foyer, avoir des enfants qui m'appelleront «papa» et tout ce que j'ai réussi c'est d'être handicapé. A devenir la moitié d'un homme ... Ou même plus rien ! Yamina sans réfléchir, s'avance spontanément vers Abderrezzak et lui dit : — Votre mère n'est pas en train de se moquer de vous...Vous avez de la chance...Vous auriez pu laisser votre vie dans cet accident. Vous avez toutes vos chances pour vous marier et d'avoir des enfants qui vous appelleront «papa». Vous avez perdu une jambe et alors ? Maintenant on fabrique des prothèses d'une très grande qualité... Imaginez un peu si en plus de cette amputation vous étiez devenu aveugle... Excusez-moi de vous parler ainsi ... Vous imaginez un peu ce que votre vie serait si vous étiez contraint de vivre en permanence dans le noir ? Pendant que Yamina parle, Abderrezak l'écoute attentivement comme si c'est d'elle, et uniquement d'elle qu'il attend une consolation, une invitation à une nouvelle vie qui ne pouvait être que différente de celle qu'il avait connue jusque-là. Parce que depuis qu'il l'a vue, il a décidé que son regard compterait beaucoup, même s'il n'avait jamais osé le lui dire. Maintenant qu'il est handicapé, il a plus que jamais peur de ce regard. (A suivre...)