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Constantine, pour accueillir yennayer
«Trida tadjine» et poulet fermier
Publié dans Info Soir le 11 - 01 - 2014

Phénomène - A Constantine, à quelques jours de la célébration du nouvel an amazigh, le chant des coqs se promenant librement dans de nombreuses demeures, sont de plus en plus audibles.
En fait, dans la capitale de la Numidie, bien avant que Chachnaq 1er ne soit reconnu comme celui qui inaugura l'an berbère, il y a de cela 2964 ans avec son accession au trône de l'Egypte antique, le coq, de préférence un gallinacé de ferme élevé au grain, a toujours été le précurseur d'une célébration augurant richesse et fécondité.
Les enfants, dans cette cité bimillénaire, ont, depuis des générations, adopté Yennayer à travers le coq qui égaye la maison et se sont nourris d'une multitude d'histoires autour d'une célébration particulière qui, transcendant le temps, défiant la 3 G et le haut débit, s'incrustent toujours dans la mémoire collective et perpétuent un passé lointain, voguant entre mythes et légendes, et reflétant l'autre dimension culturelle et identitaire de la ville.
Et ici, dans cette ville qui ne se lasse jamais de célébrer les fêtes et les nefqa, Yennayer est accueilli en grande pompe. La veille du 12 janvier, un repas copieux est préparé pour le dîner. Trida tadjine sorte de pâtes connues dans d'autres régions sous l'appellation de fettat ou chouat est le mets phare pour Yennayer. Avec dextérité et savoir-faire, une pâte très fine est cuite sur un tadjine en cuivre avant d'être grossièrement découpée, beurrée et arrosée de sauce rouge à base de volaille. Pour Yennayer, on ne lésine point sur les moyens.
Un véritable festin est préparé. La meilleure des semoules de blé dur est utilisée pour préparer la pâte de la trida, le beurre fermier est présent pour assurer le goût authentique du plat et un bon poulet fermier est le «must» pour ce repas de communion. La tradition veut que la part des absents soit également réservée.
A Constantine, l'on continue de perpétuer l'idée que Yennayer doit être accueilli avec le sacrifice d'un coq. L'on assure que la présence des volailles, symboles par excellence de la fécondité, en ce jour de célébration du nouvel an berbère, est le présage d'une année fertile et prospère. La célébration de Yennayer est également l'occasion de perpétuer l'histoire de la chèvre, une légende qui continue à se transmettre, sans fausse note, de génération en génération.
L'on raconte qu'une chèvre, «imbue et suffisante», avait suscité la colère de Yennayer qui correspond à une bonne partie du mois de janvier, en le traitant d'incapable, car on relate que la bête, orgueilleuse, s'était vantée d'avoir été épargnée du froid glacial et des crues hivernales de Yennayer. Frustré, ce dernier s'est vengé en empruntant une journée auprès de fourar (le mois suivant) pour déverser son courroux sur la chèvre.
Les ancêtres ont rapporté que la pauvre bête se remet à trembler de froid et même craint d'être emportée par les eaux en furie. Depuis, le destin de cette dernière continue de symboliser, d'après cette mythologie, le sort réservé à quiconque oserait braver la nature.
La légende est connue à Constantine sous l'appellation self el-maâza. Les anciens appuient aussi que c'est la raison pour laquelle février est le mois le plus court de l'année.
Une date, un symbole et un héritage maghrébin
Loin d'être un vestige évanescent de l'histoire ou la vague réminiscence d'un passé lointain, Yennayer, avec ses traditions culinaires, ses pratiques rituelles et ses couleurs particulières, continue de ponctuer le temps comme un événement toujours vivace et «une partie intégrante de l'ensemble des traditions constitutives de l'identité culturelle de l'Algérie, mais aussi de tous les pays maghrébins», souligne Mohamed Ziane, enseignant à la faculté de sociologie de l'université Mentouri. Affluent essentiel parmi tant d'autres composantes de l'identité des peuples du Maghreb, Yennayer (correspondant au premier jour de janvier du calendrier julien, décalé de 12 jours par rapport au calendrier grégorien) «marque le début du calendrier agricole et est lié au cycle des saisons», utilisé depuis l'antiquité par les Berbères à travers le Maghreb, soutient cet universitaire qui relève aussi que la célébration du nouvel an amazigh est liée à «une tradition agricole et aux ressources essentielles à la vie paysanne». M. Ziane soutient que la célébration de Yennayer, marquant cette année le début de l'an amazigh 2964, remonte à la préhistoire. Elle est intimement liée, dit-il, aux rituels agricoles qui diffèrent d'une région amazighe à une autre, dans les pays du Maghreb mais dont le dénominateur commun est de «se rapprocher de la terre et de ses richesses et prier pour qu'elle offre le meilleur et épargne les malheurs». Il rappelle également que la célébration de Yennayer renvoie au jour de l'intronisation du roi amazigh Chachnaq, qui conquit en l'an 950 avant J.-C. l'Egypte antique, et s'installa au sommet de la 22e dynastie pharaonique dans la région de Siwa avant d'unifier l'Egypte ancienne et de conquérir Jérusalem.


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