Contexte ■ Nous sommes au XVIIIe siècle. Quelque part dans un village de Kabylie. La veille, on avait enterré Cheikh Arezki. Un homme dont la piété et la sagesse étaient incommensurables. C'est la raison pour laquelle tous les visages étaient tristes et austères. En s'en allant, Cheikh Arezki avait recommandé à ses enfants, ses petits-enfants et tous ceux qui l'entouraient de ne pas se disputer pour les biens terrestres. «La seule chose que nous emporterons avec nous, c'est la valeur des actes que nous avons accomplis durant notre existence.» Puis, il sourit longuement et ferma les yeux pour toujours. Son sourire a été son ultime générosité. Tous les vieux qui étaient là, disaient qu'il avait dû entrevoir le paradis. Même à travers sa mort, Cheikh Arezki apportait du réconfort à ceux pour lesquels il avait toujours été un père affectueux. Ce matin-là, les villageois sont partis aux champs avec des visages livides... Cheikh Arezki était peut-être déjà arrivé au paradis mais il manquait terriblement au village. Il y avait d'autres vieux sages à même de veiller sur l'harmonie du village et régler les petits litiges qui éclateraient de temps en à autre... Mais jamais ils ne pourraient égaler le vieux Arezki. Comme de coutume, un groupe de jeunes filles prend la direction de la fontaine. D'habitude, le trajet est parcouru dans une ambiance joviale ponctuée de rires cristallins mais, ce matin-là, le groupe de jeunes filles ressemble à un cortège funèbre. Pour rallier la fontaine, il n'y a qu'un seul chemin qui passe par le cimetière. Et c'est en le traversant que les jeunes filles ont eu la peur de leur vie. De loin, elles pensaient qu'il s'agissait de quelqu'un qui s'était allongé au milieu du cimetière pour une raison qu'il est difficile d'imaginer, mais quand elles s'en approchent elles voient l'horreur dans toute son ampleur... Qu'ont-elles vu ? (A suivre...)