Alger 6 juin 2004? Le tribunal criminel près la cour d?Alger rend son verdict à propos d?un assassinat assez complexe? Tout a commencé par une stupide altercation entre deux frères que tout séparait? Si l?un était doux, l?autre avait une bien mauvaise réputation et bien qu?emporté par une mort tragique, les témoins n?ont pas hésité à dresser un tableau noir de la victime le jour du procès qui s?est déroulé par une belle journée de ce mois de juin? ? «C?était un jeune homme sans scrupules ! Il s?en prenait à tout le monde et nous rendait la vie difficile? ?Il ne se passait pas un jour sans qu?il déclenche une bagarre au sein du quartier? ?Il s?adonnait à l?alcool et ses proches ont beaucoup souffert de ses excès de violence. ?Nous sommes ses frères et nous pouvons dire qu?il n?était pas facile à côtoyer?». Les témoins, un par un, ne lésinent pas sur les mots pour décrire ce frère, ce voisin de quartier qui leur rendait la vie difficile. Dans le box des accusés, le mis en cause Belkacem C., qui n?est autre que le demi-frère maternel de la victime, semble affligé : ? «M. le président, j?étais en position de légitime défense? Mon demi-frère est venu chez moi, cette nuit-là, fébrile et armé d?un couteau. Ce n?est pas moi qui l?ai tué ! C?était un accident !!» Les faits remontent à une nuit dramatique dont tout le voisinage se souvient? Ce jour-là, la victime, armée d?un couteau, tente de tuer B.C. qui, pour se défendre, se saisit d?un bâton puis essaie de le désarmer. Tout se passe très vite : ?«Monsieur le président, en voulant lui arracher le couteau des mains, il s?est tellement débattu que «l?arme» s?est retournée contre lui, s?enfonçant au niveau de l?abdomen. Je n?en croyais pas mes yeux. ?Mais quelle était l?origine de la dispute ce soir-là ? ?Je voyais qu?il filait du mauvais coton, alors, j?ai tenté de le raisonner comme n?importe quel frère le ferait. Il l?a très mal pris. Je jure que je ne l?ai pas tué?» Le représentant du ministère public met en exergue la gravité des faits et requiert une peine de 20 ans de réclusion criminelle. La défense, pour sa part, plaide en se basant sur la légitime défense : «Belkacem C. n?est pas un criminel?C?était un accident. Nous demandons l?acquittement pur et simple de notre client». La cour se retire pour délibérer et revient avec son verdict : 4 ans de réclusion criminelle pour B. C.