Résumé de la 6e partie ■ Latifa en discutant avec le jeune émigré qu'elle a pris en stop apprend que celui-ci est revenu au pays spécialement pour se marier. Après un bon moment de silence, le jeune homme demanda de nouveau à Latifa : — Il vous est déjà arrivé de penser que votre vie pourrait se poursuivre dans un autre pays ? —Mais qu'est-ce qu'il lui prenait de lui poser des questions aussi personnelles? se demanda Latifa qui répondit cette fois sans sourciller : —Pourquoi tournez –vous autour du pot ? — Moi, je tourne autour du pot ? — Oui. Je vous soupçonne de vouloir m'emmener en Australie. — Oui, vous avez raison d'avoir ce type de soupçon. Je crois que... Vous n'êtes pas mariée j'espère ? Latifa ralentit un peu pour pouvoir, sans trop de risques, détailler le jeune homme. Il n'était pas mal du tout, s'avoua-t-elle. S'il le voulait, il ferait même craquer toutes les belles Australiennes de Sydney et Melbourne. Et c'est avec rage que la jeune fille s'aperçut qu'elle était arrivée à Miramar. — Ah ! Je suis arrivée, monsieur... — Appelez-moi, Karim... — Je dois d'abord passer chez une amie pour lui demander de patienter un peu, puis je vous accompagnerai à Baïnem. — Vous allez m'accompagner à Baïnem ? — Oui... C'est à dix minutes d'ici. Je ne vais tout de même pas vous laisser sur la route avec vos trois valises. — Oh ! Merci. Vous êtes vraiment très gentille... On ne trouve pas cette gentillesse chez les belles Australiennes, croyez-moi. — Latifa descendit, trouva son amie Fadéla, lui fit part de sa rencontre matinale avant de lui conclure : — Je le raccompagne à Baïnem et je reviens. — Tu sais quoi, Latifa ? — Oui, Fadéla. — C'est lui. — C'est lui ? Qui ça «lui» ? Je ne te suis pas. — Celui que tu devais rencontrer tôt ou tard. C'est une rencontre hors du commun que seul le destin a pu organiser. Il ne faut pas le lâcher... Oublie notre promenade avec mes petits neveux...Je ne t'en voudrais pas... — Bon, à tout à l'heure ! — Ne rate pas cette occasion, idiote !C'est lui, je te dis... Je suis prête à parier une année de salaire ! — Tu es si sûre que cela ? — Oui. D'habitude, tu ne sors pas les vendredis ? — Non. — Et tu es sortie pour accomplir une bonne action. Pour emmener des enfants au parc zoologique. Et voilà que Dieu te récompense pour ton immense générosité. (A suivre...)