Constat ■ La taille marchande des poissons est hors norme dans le marché algérien Alors à quoi sert le décret exécutif (du 18 mars 2004) si la loi n'est pas appliquée ? C'est la question que se pose Bellout Hocine, président du comité des marins pêcheurs, qui affirme que la majorité des pays développés respectent la taille marchande des poissons, contrairement à l'Algérie. Il dira à titre d'illustration que la sardine «la commercialisation de la sardine dans la majorité des pêcheries du territoire national est hors norme (entre 4 et 8 cm) alors que la loi la fixe à 11cm». Bellout, qui intervenait hier au cours d'une conférence de presse, a indiqué que pas moins de 11 espèces de poissons, parmi lesquels la sardine, le mérou, le rouget et l'anchois, sur les 194 vivant le long du littoral algérien, sont aujourd'hui en voie d'extinction. En outre il a déploré l'utilisation des caisses en bois pour l'emballage du poisson. Estimant qu'elles con-tiennent des microbes et bactéries qui constituent un réel danger pour la santé publique. Et pourtant un décret ministériel interdit ces pratiques, a-t-il indiqué. A ce sujet, il accuse le ministère du Commerce et la direction de contrôle commercial (DCP) de négligence et de faillir à leurs responsabilités. Dans un autre contexte, Bellout a suggéré la construction d'une amarrée pour organiser la vente des poissons. Concernant les prix élevés du poisson, il a accusé une bande de maffia organisée qui spécule sur le dos des marins pêcheurs honnêtes. Et pour argumenter ses propos, l'intervenant s'est demandé s'adressant à l'assistance : «Qui a bénéficié, selon vous, des 200 chalutiers et bateaux ?» Et de répondre : «Certainement pas les marins pêcheurs qui ont plus de 30 ans de métier.» De son côté, Raïssi Lotfi, armateur et président d'honneur de la commission nationale des marins pêcheurs, a déploré la faible quantité de thon octroyée à l'Algérie dans les négociations d'Agadir et d'Afrique du Sud. Une quantité estimée à 243 tonnes par an seulement, alors que la Tunisie a bénéficié d'une quantité qui s'élève à 1000 tonnes. Selon lui, la déconfiture ne s'arrête pas à ce stade, puisque deux commerçants sans scrupules ont bénéficié de ces quantités pour les commercialiser. De quel droit ces deux commerçants ont-ils bénéficié de ces quantités s'exclame-t-il, exhortant par ailleurs le ministère de la Pêche à trouver une solution adéquate au problème du repos forcé (4mois à cause du repos biologique).»Le marin pêcheur a une famille qu'il doit nourrir», a-t-il souligné. De son côté, Abdelmadjid Diram, président de la commission de la wilaya d'Alger, a regretté le manque d'ateliers de maintenance, déplorant que l'armateur doive parcourir 40 kilomètres pour changer une pièce.