Résumé de la 4e partie Jusqu?à la fin de sa vie, la mère de Joseph et de Fred avait touché la pension allouée par le gouvernement aux victimes de guerre. Georges Grindley et la petite pimbêche rousse voient ressortir le vieillard. Sur le pas de la porte, Joseph Walker, que cette démarche a peut-être ému, donne tout de même un conseil : «Voyez tout de même ma s?ur? Mais ne vous faites pas d?illusion. Si je ne vous ai pas reconnu, elle ne vous reconnaîtra pas.» Cette promenade dans le passé, qui avait si bien commencé, devient soudain très triste. Georges Grindley et sa jeune femme font ce qu?ils peuvent pour remonter le moral du vieillard, qui murmure : «Je n?aurais pas dû?» A tout hasard, ils vont néanmoins voir cette s?ur, Maggie Walker, devenue Mme Doman, mère de trois enfants. Deux d?entre eux habitent encore avec elle. Elle reçoit le vieillard dans un salon plein de poupées et de coussins en velours. C?est l?heure du thé. Son benêt de mari et ses deux garçons mal élevés qui mâchent du chewing-gum écoutent avec elle le récit, désormais pénible, du pauvre homme. Il se sent gêné de vouloir être reconnu par des gens qui ne le reconnaissent pas ; comme s?il voulait se parer d?un nom qui ne lui appartient pas? C?est avec une certaine méfiance que la famille Doman écoute son histoire. Lorsqu?elle est finie, Mme Doman lui demande : «Un sucre ou deux ?» Le vieil homme a compris. Il écoute à peine ce que lui dit cette mégère glacée qui ne le reconnaît pas. Le mari se croit obligé de conclure : «Dieu sait pourtant qu?elle aimait son frère ! Dieu sait qu?elle l?aurait reconnu ! L?appel du sang ne l?aurait pas trompée.» Le vieil homme écoute à peine, boit son thé rapidement et prend congé. C?est le mari qui l?accompagne à la porte. Mais dans l?escalier, il entend un des fils demander à sa mère : «Tu crois que c?est lui, maman ? ? Chut, tais-toi donc, imbécile?» Le grand benêt de mari rougit et ne dit rien. Le vieillard retrouve Georges Grindley et sa femme au salon de thé où ils s?étaient donné rendez-vous, la brave caissière leur ayant fait promettre de lui donner le résultat de leurs visites. «Alors ? ? Alors rien ! Ils ne m?ont pas reconnu non plus. Je ne dois pas être Fred Walker. ? Attendez, dit la caissière, je me suis souvenue d?une autre Walker? Je lui ai téléphoné. C?est une vieille demoiselle. On la connaît dans le quartier parce qu?elle a je ne sais combien de chats et de chiens. Elle habite tout à côté, elle vous attend. ? C?est la même famille ? ? Oui, dit la caissière. Ce sont toujours les Walker de Forsbrook Street. ? Alors, elle ne me reconnaîtra pas. ? Si vous êtes Fred Walker, elle vous reconnaîtra. C?était la plus âgée. Pratiquement, c?est elle qui vous a élevé. ? Non, non, je vous en prie, c?est inutile? une autre fois peut-être», dit le vieillard, qui semble avoir cent ans. Trois jours plus tard, l?affaire est «à la une» de toute la presse britannique. Le grand vieillard maigre a été retrouvé pendu dans sa chambre. La vieille demoiselle aux chats et aux chiens, invitée par la police, sur la suggestion de Grindley, à venir voir le corps, a formellement reconnu son frère Fred Walker. Tous les journalistes poseront la question : pourquoi les autres frères et s?ur ne l?ont-ils par reconnu ? On n?en aura jamais l?explication.