Constat ■ Le programme de plantation d'un million d'hectares d'oliviers, lancé en 2010, a été un échec total car non fondé sur une étude ou stratégie. Akli Moussouni, agronome et expert en développement, a fait ce constat hier à l'occasion de la conférence-débat, sur le marché olivier «production, qualité, et prix». Il a ajouté que le programme de plantation d'un million d'oliviers visant à impliquer cette filière dans la réduction des importations de matières grasses végétales s'est heurté dès son lancement en 2010 aux carences du programme lui-même, car non fondé, selon lui, sur une stratégie ni étude. Cette faille s'ajoute aux carences d'organisation de la profession et aux défaillances techniques des producteurs ne disposant d'aucun savoir-faire. Selon l'expert, ce programme réalisé sur la base de normes de rentabilité appropriées et bénéficiant d'un encadrement technique solide, devait positionner l'Algérie à la 3e place derrière l'Union européenne (75% de la production mondiale, 65% de la consommation et 60% des parts de marché à l'exportation) et la Tunisie (6%). Mais le lancement anarchique de ce programme, qui a pourtant bénéficié d'un soutien financier conséquent, n'a pas fait évoluer notre pays d'un iota. L'Algérie demeure à la dernière place avec moins de 1% de la production mondiale. Selon l'intervenant, cette situation a induit des conséquences fâcheuses, citant à titre d'exemple les prix qui ont atteint des niveaux incomparables sur le marché national pour des produits impropres à la consommation en comparaison avec les normes internationales. S'ajoute à ceci la mauvaise récolte de cette année qui a été affectée, selon lui, par la mouche de l'olive dans sa totalité (80 à 90%), sachant que les normes internationales tolèrent 5% pour l'olive de table et 10% pour l'olive à l'huile. Quant aux prix, ils varient de 600 à 1 000 DA pour 1 litre d'huile d'olive et 360 DA pour un 1kg d'olives de table. L'Algérie a aussi perdu une occasion d'exporter 10 000 litres d'huile d'olive sans exonération à la France a-t-il déploré. De son côté, Khodja Bachir, porte-parole de la Fédération nationale de la filière oléicole a indiqué que le secteur souffre de l'absence de promotion de l'huile d'olive à travers les collectivités. Tandis que Elagag Ali, président de l'Association des conserveurs des fruits et légumes (ACEFL), a soulevé divers problèmes. Citant à titre d'exemple les contraintes fiscales, la concurrence déloyale des produits importés, l'insuffisance de l'eau pour l'irrigation et l'absence de contrôle des conditions de transformation. Quant à Rahal Abdelhakim, président de la coopérative Chok, il a évoqué la problématique des financements, à l'origine, selon lui, de la faillite des investisseurs dans la filière.