Nécessité ■ La résolution du problème de transplantation rénale auquel sont confrontés présentement les insuffisants rénaux chroniques (IRC) passe par «l'élargissement du cercle des donneurs, limité actuellement à la seule famille du malade». Les propos sont du chef du service de néphrologie du Centre hospitalier universitaire Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. «Considérant l'importance du nombre de malades, arrivés au stade terminal d'insuffisance rénale, et pour faire face à l'incompatibilité de donneurs apparentés au receveur et/ou à l'absence de donneurs familiaux volontaires, il est impératif de promouvoir le don d'organe au sein de la société», a expliqué à l'APS le professeur Seba Athmane. Il a ajouté que cette opération «se doit d'être accompagnée par un encadrement juridique, qui fait défaut actuellement, pour protéger le néphrologue dans l'exercice de la transplantation rénale». Ce praticien a assuré que contrairement à «certains préjugés erronés, le donneur (d'un rein) n'encourt aucun risque pour sa santé», bien au contraire, celui-ci, a-t-il fait observer, «bénéficie d'un bilan de santé complet qui lui permet de déceler des maladies sous-jacentes, voire de déceler certaines pathologies qui seront prises en charge alors qu'elles étaient jusque-là infracliniques, donc non diagnostiquées». Selon un bilan communiqué par son responsable, le service de néphrologie du CHU de Tizi Ouzou a réalisé, depuis le lancement en 2007 de la greffe rénale à ce jour, 85 transplantations nécessitées par des insuffisants rénaux chroniques, soit une moyenne d'à peine une dizaine de greffes rénales par an, alors que la demande annuelle est estimée à une trentaine de greffes. Ce service de néphrologie est équipé de 28 générateurs d'hémodialyse faisant l'objet, selon ce responsable, d'une exploitation optimale, à la limite de la saturation du fait du dépassement de ses capacités, dû à l'enregistrement d'une moyenne annuelle de 120 nouveaux cas d'insuffisance rénale chronique». «Il y a urgence d'ouvrir, à la nouvelle ville de Tizi Ouzou, un nouveau centre de santé rénale pour dépasser cette situation de saturation», a requis le professeur Seba, en relevant que cet état de fait «est préjudiciable tant pour l'entretien des équipements que pour les malades qui, faute de place au sein de cette structure de santé publique, se rabattent sur les cliniques privées, moyennant le paiement d'une faramineuse somme de 6 000 DA par séance de dialyse, sur laquelle la sécurité sociale n'en rembourse qu'un sixième».