Manque ■ Le lait en sachet pasteurisé demeure introuvable et/ou en quantité insuffisante dans la plupart des magasins à Alger. Pénurie ou mauvaise distribution ? A cette question on n'a pas encore de réponse précise. En tout cas, les consommateurs sont obligés de perdre beaucoup de temps à la recherche quotidienne de cet aliment de large consommation. Lors d'un tour effectué, hier matin dans les magasins d'Alger-Centre et aux alentours, nous avons remarqué que les cageots de lait sont déposés les uns sur les autres... vides ! Pas un seul sachet de lait alors qu'il était à peine 9h30. Il faut aller chercher ce produit ailleurs et encore, aucune garantie d'en trouver ! Les Algériens commencent à s'adapter à cette situation qui dure depuis des mois. Il faut se lever à l'aube ou alors connaître les commerçants du voisinage pour espérer acheter un litre de lait en sachet. «Je dois me lever tous les jours avant 6 heures du matin», nous dit, un sexagénaire. Quant à Zohra de Belouizdad c'est une question de moyens : «Je n'ai pas assez d'argent pour acheter le lait en boîte car mon mari perçoit à peine le SMIG», nous a-t-elle dit. Et de poursuivre : «Donc, mes enfants sont souvent privés de lait et ce, depuis le début de cette crise». Une autre dame habitant à Réghaïa raconte ce qu'elle subit au quotidien : «Il faut faire la queue, et en plus nous n'avons le droit d'en avoir qu'une fois tous les deux jours et parfois on n'en trouve même pas !». Pour sa part, Omar de Birtouta nous dit : «J'ai l'impression de passer ma journée à guetter l'arrivée des distributeurs. Dès qu'un camion décharge, la marchandise disparaît en un clin d'œil !». Certains commerçants ont d'ailleurs renoncé à la vente de ce produit de première nécessité pour éviter des problèmes avec les consommateurs non satisfaits. Cependant, ce que tout le monde a dû constater, c'est la disponibilité du lait dit de vache. Le prix de celui-ci est fixé à 50 DA le sachet, le double du prix du lait ordinaire. Le hic dans cette situation c'est que les pouvoirs publics n'ont jamais cessé de rassurer le consommateur quant à la disponibilité du produit. Interrogé sur la question, un commerçant nous a indiqué que les distributeurs préfèrent vendre le lait aux cafétérias. Pour rappel, le représentant des distributeurs de lait de la wilaya d'Alger, Farid Oulmi, a estimé la semaine dernière que la pénurie de lait constatée au niveau de la capitale est due principalement à la baisse de la production au niveau de la laiterie de Birkhadem, suite à un conflit social entre le syndicat UGTA et la direction. Il y a lieu de préciser que cette laiterie couvre 60% des besoins des Algérois. Mais la question qui demeure sans réponse est celle de savoir à quand le règlement définitif de ce problème.