Indifférence «On n?a pas une culture d?assurances en Algérie.» Le constat est celui d?un responsable d?une compagnie d?assurances privée. Pour ce responsable, beaucoup reste à faire pour que l?Algérien ait le réflexe de souscrire «volontairement et spontanément» une ou plusieurs assurances. Cet avis est partagé par beaucoup de professionnels, pour qui « les citoyens souscrivent surtout aux assurances obligatoires». De toutes les manières, les statistiques rendues publiques, l?année dernière, par la revue mondiale spécialisée Sigma montrent clairement que les Algériens accordent peu d?importance aux assurances pour lesquelles ils n?ont attribué que 11,7 dollars par habitant en 2002, une somme insignifiante aux yeux des assureurs, sachant que la densité d?assurance enregistrée au cours de la même année au Maroc et en Tunisie a été de respectivement 37,0 et 38,8 dollars par habitant. Alors qu?en France, elle a été de l?ordre de 2 064,2 dollars par habitant. D?autres statistiques révèlent que 95 % des biens en Algérie ne sont pas assurés. Selon les différentes compagnies d?assurances, la plupart des assurances souscrites par les citoyens sont les assurances automobile, dont notamment la RC qui est obligatoire. S?agissant des assurances facultatives, elles trouvent peu de preneurs, dit-on. Faut-il, dès lors, rendre obligatoires les assurances pour qu?une culture s?instaure dans notre pays ? La question mérite d?être posée d?autant que certaines assurances qui se vendaient à peine alors qu?elles étaient facultatives sont devenues très demandées une fois obligatoires. L?exemple le plus édifiant en ce sens est celui de l?assurance voyage. Les compagnies d?assurances qui l?ont mise sur le marché à la fin 2002 éprouvaient beaucoup de difficultés à l?écouler. A présent qu?elle est obligatoire, «elle se vend comme des petits pains», affirme-t-on. Toutefois, il se trouve que certains citoyens sont, pour des considérations religieuses, totalement opposés à l?idée de s?assurer. Pour eux, souscrire une assurance est un péché. Cela peut-il expliquer à lui seul le peu d?engouement des Algériens pour les assurances ? Pas si sûr, quand on sait que les assurances, «c?est de l?argent jeté par les fenêtres», de l?avis du commun des Algériens. Contrairement aux particuliers, les entreprises nationales, qu?elles soient publiques ou privées, souscrivent dans leur ensemble des assurances.