Résumé de la 11e partie ■ Amokrane sortit de chez lui et se dirigea vers la rivière. Pour tout le monde, il n'y avait pas le moindre doute : il est sorti pour se sacrifier. Arrivé au bord de la rivière, Amokrane sortit son couteau et le contempla. Il réfléchit un bon moment. Alors que tout le monde se demandait ce qu'il attendait pour se sacrifier, il se retourna et les regarda tous un par un puis il éclata de rire. — Vous voulez que je me tue, hein ? Que je me tue pour que vous ayez de l'eau, hein ? Bande de cinglés ! Si c'est grâce à mon cadavre que vous allez pouvoir vous désaltérer, eh bien qu'il ne pleuve pas jusqu'à la fin des temps ! Allez vous faire voir ailleurs tous, dans le désert ! Ayant dit cela, il lança son mulet au triple galop et s'enfuit. Quand les villageois furent revenus de leur surprise, sans hésiter ils se lancèrent derrière lui qui à dos de mulet qui à dos d'âne qui à cheval. Comme le mulet du vieillard était vieux aussi, Amokrane ne tarda pas à se faire rattraper. Il voulut forcer sa monture à aller plus vite en la fouettant avec une branche d'olivier qu'il avait toujours accrochée à la selle, mais celle-ci se cabra et le fit tomber. Ce fut la tête du vieil homme qui toucha le sol la première. Comble de malchance, elle avait cogné contre une grosse pierre. Du sang jaillit de sa tête. Quelqu'un voulut lui porter secours mais un autre l'en empêcha : — Non laisse-le...De toutes les manières, c'est ce qu'on voulait, non ? Que son sang coule ! Voilà c'est fait. J'espère que les ancêtres seront satisfaits. De toutes les manières nous n'avons personne d'autre à sacrifier. Et comme la blessure du vieil Amokrane était très méchante, le vieillard rendit l'âme et aussitôt le ciel se couvrit d'épais nuages et la pluie commença à tomber. Timide d'abord puis abondante. Et ce fut sous une pluie torrentielle qui ne voulait pas s'arrêter que le doyen fut difficilement enterré.