Actualité ■ Le dernier candidat est l'intitulé d'une pièce théâtrale, un monodrame qui sera présenté au public, demain, sur les planches du Théâtre national (TNA). Ce monodrame, écrit par le jeune dramaturge Saïd Hamoudi et mis en scène par Ahmed Aggoun, est interprété par Kamel Bouâkaz qui, lors d'une conférence, tenue hier au TNA, a tenu à insister sur le genre de cette performance théâtrale, dissipant ainsi toute ambiguïté. «Ce n'est pas un one man show, mais un monodrame. Parce que dans le premier on est devant un spectacle fait d'une série de blagues, tandis que dans le second, qui est loin du show, il y a une courbe à suivre, une intrigue, un début, un milieu et une fin, donc un dénouement. Il y a en fait un mouvement continu, marqué de rebondissements et de retournements de situations», explique-t-il. C'est ainsi qu'il dira que ce monodrame est «un véritable travail théâtral». Le dernier candidat est l'histoire d'un Algérien, Abdellah Saber, qui décide à se présenter à l'élection présidentielle. Tout au long du déroulement de la pièce, ce dernier, qui n'a aucune connaissance de la politique, trace son programme et entame sa campagne électorale. D'une situation à l'autre, il finit par prendre conscience de la lourde tâche qui l'attend, s'il est élu président. Une responsabilité vis-à-vis de sa personne et envers le peuple et il doute de sa capacité à l'assumer... De son côté, Saïd Hamoudi, l'auteur de la pièce, en s'exprimant sur le choix du thème abordé dans le texte, a expliqué : «Ce que nous vivons actuellement, aussi bien en Algérie qu'ailleurs dans le reste du monde arabe, est vraiment hallucinant.» Celui pour qui, le printemps arabe n'est rien d'autre qu'un désastre en soi, a estimé que nous vivons des situations absurdes. Pour lui, tout est devenu anarchie et folie avec cette course au pouvoir. Ainsi, la pièce est allusive. Elle fait référence à la situation sociale et politique que nous vivons actuellement. C'est donc un texte d'actualité. Selon Saïd Hamoudi, ces situations sont présentées d'une façon caricaturale. A ce propos, Kamel Bouâkaz a déclaré : «On tourne en dérision notre vécu et c'est bien de rire de notre situation, mais d'une manière artistique. Dans l'art, il faut oser. Il faut repousser les limites.» Quant au choix du comédien, Saïd Hamoudi a dit : «Kamel Bouâkaz est une connaissance de longue date. Je connais donc son caractère et j'arrive à cerner son état d'esprit. En écrivant ce texte, j'ai tout de suite pensé à Kamel.» Saïd Hamoudi regrette qu'en Algérie, contrairement aux pays du Moyen-Orient où les comédiens ont leur auteur, on est encore loin. «Je ne dirai pas un texte sur mesure, mais un texte où le personnage correspond à la personnalité du comédien, où l'on retrouve son caractère, sa conscience, sa sensibilité et sa pensée», a-t-il souligné. Il a, ensuite, ajouté : «J'écris pour Kamel Bouâkaz à travers la connaissance que j'ai de lui. Il y a une complicité qui unit un auteur et un comédien.» Le monodrame Le dernier candidat, sera joué demain au Théâtre national (TNA), en langue dialectale, ce qui favorisera une adhésion plus large du public. Il touche à l'actualité sociopolitique, une réalité à laquelle le public peut s'identifier. La pièce se veut, selon Kamel Bouâkaz, un moment de partage. «Il y aura du rire. L'humour est garanti», a-t-il promis.