Engagement ■ À l'occasion du 69e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu'il s'engageait à changer en profondeur la Constitution lors de sa révision. Dans un message, lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller auprès de la présidence de la République, le chef de l'Etat a précisé : «Je m'emploierai prochainement à réaliser l'engagement pris pour opérer un changement profond dans la Constitution et promouvoir la vie politique, économique et sociale de manière à consacrer une Algérie forte orientée vers le progrès et la modernité». La présidence de la République a adressé à pas moins de 150 destinataires des invitations à une «large consultation» nationale autour de la révision de la Constitution. Les destinataires de ces invitations sont : 36 personnalités nationales, 64 partis agréés, le président du groupe des sénateurs du tiers présidentiel au Conseil de la nation, le président du groupe des députés indépendants à l'Assemblée populaire nationale, 10 organisations nationales, 27 associations nationales représentant les droits de l'Homme, les magistrats, les avocats, les journalistes, le secteur économique, la jeunesse et les étudiants et 12 professeurs d'université sollicités pour «leurs compétences», précise un communiqué du palais d'El-Mouradia. Si le président Bouteflika veut une «Constitution consensuelle», Tous les indices portent à croire qu'il ne peut pas atteindre son objectif. La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) tiendra sa conférence nationale pour la transition démocratique le 7 juin. En attendant ce rendez-vous, ses membres ont engagé les consultations avec les partis et les personnalités politiques. Dans ce cadre, ils ont rencontré plusieurs personnalités nationales dont Mouloud Hamrouche, Sid-Ahmed Ghozali, Ali Benflis, Me Ali Yahia Abdenour et les deux anciens cadres du FIS dissous Kamel Guemazi et Ali Djeddi. Les membres de la CNLTD ont également rencontré des membres du mouvement associatif. Sur la même ligne, le pôle des «Forces pour le changement» a décidé de ne pas aller aux consultations autour de la révision constitutionnelle. Réunis autour d'Ali Benflis sur cette question, les membres de ce pôle, 13 partis au total, ont dit non à l'invitation d'Ahmed Ouyahia. les membres du pôle ont estimé que «le pouvoir veut faire oublier le problème de sa légitimité». Ali Benflis a qualifié le projet de révision de la Constitution de «diversion» et de «fuite en avant. Ces propositions «sont manifestement le produit des préoccupations étroites du régime en place et certainement pas celui d'un peuple en attente du changement», a déclaré Ali Benflis. Pour mener ce «dialogue», le pouvoir peut compter donc sur quelques partis seulement comme le FLN, le RND, TAJ, le MPA ainsi que le PT. Le FFS n'a pas encore annoncé sa décision. Dans ce contexte, peut-on parler d'une Constitution consensuelle, lorsque les principales formations de l'opposition boycottent les discussions et tournent le dos au projet présidentiel ?