Vérités ■ Chaâbane attend que sa mère finissse sa prière pour lui faire part de ce qui le tracasse depuis des mois. Que Dieu agrée ta prière, mère, commença-t-il par lui dire en minaudant. — Merci, mon fils. Tu devrais te mettre à la prière toi aussi, tu as trente-quatre ans, maintenant. — C'est de cela que je voulais t'entretenir justement, mère. - Ah ! Je savais bien que tu finirais par choisir le droit chemin et que tu te tournerais vers le Créateur. — Euh ... Je ne voulais pas parler du Créateur et du Droit Chemin que je devrais retrouver. Je voulais te parler de mon âge, mère. — Ah ! Ton âge ? Qu'a-t-il ton âge ? — Tu viens de le dire, mère. J'ai trente-quatre ans et... je... je... ne sais pas comment te le dire, mère... je connais des gens qui ont le même âge que moi et qui ont déjà des...des... —Qu'est ce qu'ils ont ceux qui ont ton âge, mon fils ? Parle ! Qu'est-ce qui te prend ? Tu es bizarre aujourd'hui. Tu m'inquiètes, tu sais ? —Euh ...ils ont... —Ils ont quoi ? —Ils ont des enfants, mère ! Voilà ce qu'ils ont ! — Ah ! Tu veux te marier ? — Oui. — Attendons un peu, encore peut-être que Latifa finira par se marier ! On ne peut pas te marier alors que ta sœur aînée est toujours célibataire, tu le sais bien ! — Arrête tes divagations, mère ! Si à vingt ans, elle n'a pu trouver de prétendant, je ne vois pas comment elle intéresserait quelqu'un maintenant qu'elle en a trente-huit ! Ta fille, Latifa est condamnée à vieillir sous le même toit que toi ainsi que nous tous ! — Arrête de dire du mal de ta sœur, Chaâbane ! — Je ne suis pas en train de dire du mal de ma sœur; je ne fais que te rappeler une réalité que toi et mon père semblez avoir oubliée. —Bon...très bien mon fils. Essayons de parler peu mais bien —Je ne demande que ça maman. J'ai du travail qui m'attend. Travailler dans une compagnie d'assurance n'est pas un travail de tout repos, crois-moi. Des gens nous paient pour que nous puissions faire face aux accidents qui peuvent leur arriver. Et quand ces accidents se produisent, nous faisons tout pour démontrer qu'ils ont tort et que de ce fait, nous ne pouvons pas les dédommager. — Oui, j'ai compris, mon garçon...Et je te signale que tu es en train de parler beaucoup pour rien. — Oui, tu as raison, mère. —Bon...Tu veux te marier...Tu as déjà une fille en vue ou bien tu veux que ce soit moi qui t'en trouve une ? — Euh...je. ..mère...avant de parler des détails du mariage, je pense qu'il faudrait d'abord demander à Latifa de mettre un terme à son... — A son quoi, Chaabane ? — A son amour pour les chats.(A suivre...)