Résumé : Azad avait certifié à Hadjira qu'il avait certes connu des femmes, mais qu'elles n'étaient que de simples amies pour lui, car il donnait trop d'importance à l'amour pour courir les aventures. Comme Hadjira tardait à donner suite à sa demande, il en conclut qu'elle avait peut-être encore des hésitations. Mais elle le surprend. Elle sourit et ses joues prirent une couleur pourpre : - Tu es un petit voyou. - Ce n'est pas ce que je voulais entendre. Il lui relève le menton : - Ma chérie... J'ai tant attendu ce moment... - Hein... ? - Oui... j'ai attendu longtemps que quelqu'un m'aime... Que quelqu'un m'apprécie pour ce que je suis : un homme simple et aimant... - Et surtout trop entreprenant... - Si tu le veux... Mais le jour où tu es venue m'annoncer que tu allais te marier, j'ai cru que le monde s'écroulait... Alors ne sachant que faire, je t'ai proposé de venir voir tes parents... J'avoue qu'en ce moment-là, déjà, j'espérais gagner la partie... J'étais prêt à faire n'importe quoi pour arriver à ton cœur. - Et tu as réussi Azad. Grâce à ta patience et à ton abnégation, tu as su gagner mon cœur, mon âme et tout mon être. - Tu veux dire que tu acceptes de devenir ma femme devant Dieu et ses êtres. - Si jamais tu changes d'avis, je suis prête à me suicider ici même. Il sourit et la serre dans ses bras : - Moi, je suis prêt à te porter devant la porte de tes parents et à les supplier de m'accorder ta main. - Tu n'en auras pas besoin. Tu les a déjà conquis. - Alors il ne me reste plus qu'une chose à faire. - Laquelle ? - Informer mes parents. - C'est déjà fait... La voix qui provenait du couloir les fait se retourner tous les deux en même temps. Surpris, ils se retrouvèrent face à Katia qui s'approcha d'eux : - Je suis là depuis une dizaine de minutes, dit-elle dans un rire joyeux. Au début, j'ai cru qu tu étais en consultation Azad, puis j'ai reconnu la voix de Hadjira... Alors c'est pour quand le mariage ? Azad se lève et prend sa sœur par les épaules : - Le jour où tu décrocheras ton bac nous fêterons les deux événements en même temps. - Alors vous pourrez commencez les préparatifs, car papa a déjà pris la décision de vous organiser un mariage grandiose. - Papa ? - Oui, papa, Azad... Que crois-tu donc... ? Comme il ne disait rien, elle poursuit : - Tu sais bien que les liens du sang finissent toujours par rapprocher les personnes. Lorsque je lui ai appris que tu voulais te marier et que ton choix était des meilleurs, il a versé des larmes. Je ne sais pas si c'est le regret ou la joie qui a provoqué en lui une telle émotion, mais je peux te jurer que jusqu'à ce jour je ne l'ai jamais vu pleurer... C'est pour t'annoncer cette nouvelle que je suis venue... Elle sourit en regardant son frère qui s'était rapproché de Hadjira et lui avait pris la main : - Je crois que je tombe mal... Hadjira rougit en retirant sa main, et Azad s'approcha de sa sœur pour lui pincer la joue : - Allons petite chipie. Il est vrai que tu nous surprends, mais tout compte fait, tu as bien fais de venir. Tu m'évites une sacrée corvée en prenant les devants pour annoncer notre mariage à papa. Dans la grande maison familiale, Tahar regardait les cartes d'invitation disposées sur la petite table du salon et passa une main caressante sur l'écriture. Il n'en revenait pas. Son fils va se marier dans quelques jours, et Katia qui avait décroché brillamment son baccalauréat venait de s'inscrire à l'université. Elle avait opté pour la médecine et il en était tout fier. Comme les années passent vite ! Hier encore, elle n'était qu'une petite gamine qui venait lui chatouiller les joues et lui ébouriffer les cheveux. Et Azad ? Il pousse un long soupir. Cet enfant prodigue était aujourd'hui prêt à fonder une famille ! Zahia vint le rejoindre et s'assit près de lui : - Il se fait tard, que fais-tu encore au salon tout seul ? Il ne répondit pas, et elle remarqua les cartes entre ses mains : - Encore ces invitations... Combien de fois vas-tu encore les retirer pour les relire ? - Autant de fois que cela m'enchante Zahia. - Ah ! Tu es heureux de cet événement qui va à coup sûr faire de nous un vieux couple. - Tu ne vas porter que ton âge Zahia... La nature nous donne des tranches de vie pour chaque portion de notre existence... On devrait donc accepter la vieillesse et la mort. - Non ! - Mais si. - Je ne veux pas vieillir... Je ne veux pas mourir... Je... j'ai encore bien de choses à faire. Je... veux voyager, découvrir le monde, voir d'autres gens... - Nous avons fait tout ça ma chère... Et si nous pouvons nous le permettre encore, nous le ferons à coup sûr. Elle se tut et regarda son mari qui tenait toujours les cartes d'invitation dans sa main : - Qui va distribuer les invitations ? - Nous deux. - Pas moi ! - Pourquoi ? - Euh... Azad m'en veut à mort... Je n'ai pas été la belle-mère exemplaire. - Tu le reconnais enfin. Elle se redresse furieuse : - Toi non plus, tu n'as pas été le père exemplaire. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email