Le film documentaire Khadda, le signe et l'olivier, première réalisation du plasticien et journaliste algérien Jaoudet Gessouma, consacré à la vie et l'œuvre du grand peintre algérien Mohamed Khadda (1930-1991), a été projeté hier, à Alger, en compétition officielle du 2e Festival d'Alger du cinéma maghrébin. Projeté en avant-première au Maghreb, ce documentaire de 80 mn, présenté sous la forme d'une monographie, retrace le parcours artistique et politique de Mohammed Khadda, à partir de témoignages, d'images d'archives et d'interviews de spécialistes. Dans ce film, qui est produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), Jaoudet Guessmouma s'attache à brosser le portrait du peintre et militant de gauche, en axant son propos sur la place de Khadda dans l'histoire de la peinture et de la vie culturelle algériennes avant et après l'indépendance. Avec pour point de départ l'exposition organisée en juin 2011 à l'occasion du 20e anniversaire de la mort du peintre au Musée d'arts modernes et contemporains d'Alger (Mama), Jaoudet Guessouma revient sur les débuts artistiques de Khadda, en commençant d'abord par évoquer son enfance, pauvre, à Mostaganem, puis son installation à Paris dans les années 1950. Sur un «texte initia» écrit par l'épouse du peintre, Nadjet Khadda, le documentaire oscille entre témoignages de membres de sa famille, de plasticiens qui l'ont côtoyé, et images montrant des tableaux du peintre pour illustrer les propos des intervenants. Le documentaire ne fait intervenir, en revanche, qu'un seul plasticien et photographe d'une autre génération que celle de Khadda, dont le réalisateur fait pourtant partie, limitant ainsi le propos du documentaire à son simple aspect chronologique, sans proposer une ouverture sur l'influence de Khadda dans l'art contemporain algérien. Cette indigence est due, selon de le réalisateur, au «refus» de plasticiens algériens contemporains, de témoigner pour son documentaire, ainsi qu'il l'a expliqué à l'issue de la projection.