Chiffre ■ 259 cas de suicide ont été recensés au niveau national entre 2007-2011, a affirmé, le Pr Laidli Mohamed Salah. Intervenant lors du 7e congrès de psychiatrie organisé à Oran, jeudi, par la société franco- algérienne de psychiatrie, le Pr Laidli , chef de service de psychiatrie au CHU de Bab El Oued, a indiqué que le suicide est un phénomène social qui prend de l'ampleur d'année en année en Algérie. La prévalence est plus élevée chez les adultes âgés entre 25 et 50ans. Le suicide chez le sexe masculin est prédominant et le moyen le plus utilisé est la pendaison. Selon ce psychiatre, 1 cas sur 3 reste méconnu. 74 % des cas sont dus aux antécédents psychiatriques dont seulement 50% sont pris en charge. Que faire alors pour réduire le nombre de suicides ? Le Dr Messaoudi, maître assistant en psychiatrie au CHU de Tizi ouzou recommande la création d'un observatoire d'épidémiologie chargé de suivre de près le phénomène du suicide et fournir les données essentielles pouvant aider à le prendre en charge convenablement, notamment dans le volet prévention. En l'absence de statistiques fiables sur le nombre des suicides et les causes, il est difficile de cerner ce phénomène, a-t-il déploré. Parmi les facteurs favorisant la conduite suicidaire, le veuvage, le divorce, le célibat, le chômage. Certains milieux professionnels sont aussi exposés au risque d'une conduite suicidaire, en l'occurrence les policiers, les militaires. Les spécialistes ont recommandé, en outre, l'élaboration d'une étude profonde sur l'immolation, considérée comme un nouveau phénomène en Algérie. «L'immolation doit être étudiée à part pour identifier les vraies raisons de cet acte de protestation le plus douloureux et le plus violent», recommande-t-on. Pour le Dr Farid Bouchène, président de l'Association algérienne de psychiatrie d'exercice privé ( AAPEP), «l'on estime globalement que près de 1% de la population est atteinte de la maladie de schizophrénie , soit 3,5 millions de cas en Algérie . Ce chiffre est universel», explique t-il. Pour lui, «il ne peut pas exister de cas de suicide sans aucune raison ou sans aucune pathologie sous-jacente (...) et souvent il s'agit de cas de schizophrénie !». «Les tentatives de suicide sont beaucoup plus fréquentes que les suicides aboutis», selon le Dr Seklaoui. Cette dernière a souligné d'autres types de suicide alimentaire et de traitement. «Les jugements de valeur, le sentiment d'insécurité, la méfiance, la perte de confiance sans compter les maladies mentales sont, entre autres, les traces psychiatriques qui caractérisent la société d'aujourd'hui suite aux mutations socioéconomiques, et la décennie noire», a mentionné, le Pr en psychiatrie Badra Mimouni. Selon des estimations, les troubles dépressifs et les schizophrénies sont à l'origine de 60% des suicides. Par ailleurs, le Dr Yann Hode du CHU Rouffah a exhorté les psychiatres algériens à lancer des programmes psycoéducatifs, à destination des familles des malades atteints de schizophrénie. Ces approches de type d'intervention non médicamenteuse élaborées au Quebec et ayant fait leurs preuves dans certains pays voisins tels que le Maroc, la Tunisie, la France (3%) ainsi que dans d'autres pays développés dans le monde, comporte 14 séances de quatre heures. Cela permet, selon ce psychiatrie de réduire le stress chez les membres de la famille et d'améliorer nettement l'humeur des familles et leur santé physique.