Evènement ■ Des milliers de visiteurs de toute la Kabylie et des wilayas limitrophes du pays continuent à affluer vers cette localité à 20 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, devenue la capitale de la poterie. Les festivités de la 5e édition du Festival de la poterie qui ont officiellement débuté jeudi dernier au niveau du centre de formation professionnelle de la ville, en présence du wali qui a donné le coup d'envoi et des autorités locales, se poursuivront jusqu'à mardi prochain. Cette nouvelle édition a regroupé près de 120 participants représentants une vingtaine de wilayas à l'image de Ghardaïa, Tamanrasset, Biskra, Alger, Boumerdès, Bouira et Béjaïa... à côté des artisans potiers locaux. L'objectif assigné à cette manifestation est la «pérennisation du métier de la poterie traditionnelle par la formation en ce métier, afin d'assurer sa transmission», selon un des organisateurs de cet évènement. Pour sa part, le wali, Adelkader Bouazghi, annoncera lors de la cérémonie d'ouverture que Maâtkas sera dotée d'un musée de la poterie et des métiers artisanaux, et que ce projet est inscrit et le choix de terrain a été fait. Il est important de signaler que cette nouvelle édition intervient dans un contexte difficile pour ce métier caractérisé par sa perte progressive de terrain. Ce métier a toujours été assuré par les femmes potières protectrices de cet art ancestral fait selon un procédé très ancien, dit à colombin, qui consiste à modeler des objets par superposition de bandes d'argile sans recours à une quelconque machine. Ces dernières, disparaissent les unes après les autres, et la relève n'est pas assurée, d'où l'importance de la formation. La réalisation d'infrastructures où les artisans pourraient rentabiliser leur savoir et surtout le transmettre aux futures générations, est devenue indispensable pour pérenniser ce métier et redonner un nouveau souffle à l'artisanat, ce secteur pourvoyeur de postes d'emplois. A ce propos, le CFPA de Maâtkas a ouvert une formation dans les métiers de la poterie. Bien que la localité de Maâtkas ait organisé 11 éditions des fêtes nationales de la poterie et 4 festivals, elle ne dispose toujours pas de maison de l'artisanat, ni de musée, ni de fabrique et encore moins d'un marché de la poterie. Un visiteur venu acquérir une pièce de poterie se trouve tout simplement orienté vers des demeures privées. Des stands d'expositions des labeurs des artisans potiers sont exposés à la vente au grand public qui aura également l'occasion de découvrir d'autres objets de l'artisanat à l'image du bijou, de robes Kabyles, tapis vannerie et de plusieurs autres métiers artisanaux. De même que d'autres activités, comme l'agriculture, l'oléiculture, l'apiculture et la cuniculture, qui se sont jointes aux produits de l'artisanat. Des communications sur la thématique de la poterie seront également au rendez-vous au cours de ces trois jours restants. Il s'agit notamment d'une autre conférence qui sera animée par M. Rebai Sadek et M. Brahimi El-Khier (association culturelle Adrar n fad) Aït Smaïl Béjaia sur le thème «les symboles de la poterie (yal azamul yesaa azal)» à la salle des conférence du CFPA lundi à 10 heures. Il y aura également de l'animation artistique, avec des chanteurs locaux. Djaffar Aït Menguellet et Mehdi Mezeghrane sont programmés pour animer un gala artistique à la placette de la mairie le 23 juin à partir de 18 heures. De même que des spectacles de magie, de clown et de comédie, sont programmés pour égayer les enfants. La cérémonie de clôture est prévue pour le mardi 24 juin, avec des remises de cadeaux et des diplômes de participation.