Legs La région préserve jalousement ses spécificités culturelles. La vieille médina de Nédroma, au riche passé historique, regorge d'importants vestiges et sites, par la présence d'anciennes mosquées, de hammams, de remparts, mais garde aussi de nombreux aspects socioculturels, tel l'artisanat, dont la réputation nationale a fait les plus beaux jours de la cité. Actuellement, sept édifices sont classés ; il s'agit des remparts de la Casbah, du Hammam El-Bali, des mosquées Kedarine et Sidi Mendil, du mausolée de Sidi Benali et du marabout de Sidi Brahim. Toutefois, en dépit de leur classement, ils continuent à subir les dommages causés par les aléas climatiques et l'inadvertance de l'homme qui leur occasionne des dégradations par négligence en matière d'entretien. Seule la grande mosquée située sur la place Terbia, construite en 1090, a bénéficié d'une opération de restauration de son minaret. Des efforts considérables devront être entrepris pour la préservation de ces sites. L'agglomération urbaine regroupe d'autres sites et monuments qui recèlent autant de richesses historiques et architecturales en particulier Ksar Soltane, les mosquées de Sidi-Seghir, Raya, Lalla-Zahra-Chérifa?. Nedroma détient également un savoir-faire artisanal ancestral très important, notamment dans le travail de la laine (couvertures, tapis et autres). Les activités artisanales représentaient autrefois, dans la région des monts de Traras, la principale source de revenu des populations et devançaient de loin les activités agricoles et l'élevage. Deux principaux types d'artisanat y étaient développés : l'artisanat citadin, localisé principalement à Nédroma, qui était le centre de commercialisation des produits artisanaux et le lieu d'échanges ville-campagne des bourabah, bligha, djellabas et l'artisanat rural exploité au niveau des zones éparses. Celui-ci se caractérise par la confection d'outillage et d'articles à usage domestique et agricole, notamment la poterie, les ustensiles ménagers en bois, les ruches traditionnelles, la sparterie, les tapis en poil de chameau et divers objets en bois. Nédroma, considérée à travers l'histoire comme la capitale des monts des Traras, a connu une extension urbaine anarchique et non contrôlée qui a déstructuré son environnement immédiat, se répercutant négativement sur tout projet de préservation et de protection des monuments historiques. Nédroma, ville d'origine berbère, est, depuis toujours, considérée comme centre économique, administratif et religieux. Les Almohades ont été les premiers conquérants de Nédroma, bâtie au contrefort du mont Fellaoucène dominant la plaine fertile de Mezaourou. En 1160, Abdelmoumen Benali, le premier prince almohade, considéré comme le fondateur de Nédroma, renforça sa protection en édifiant les remparts qui constitueront les limites de la ville jusqu'à la colonisation française.