Résumé de la 5e partie En 698, Hassan ben Nu'man revient au Maghreb central avec des forces importantes. Cette fois-ci, il est décidé d'en finir avec la résistance de La Kahina. Il s'empare de Carthage puis disperse les forces placées par La Kahina pour défendre son royaume : désormais, la route des Aurès est ouverte. Hassan s'empare des villages et des forts sur sa route. lI passe au fil de l'épée tous ceux qu'il prend les armes à la main et il accorde sa grâce à ceux qui acceptent sa souveraineté et se convertissent à l'islam. Mais La Kahina, réunissant toutes ses forces, se jette dans la bataille : elle est décidée, une fois de plus, à repousser l'envahisseur ou à mourir les armes à la main. Hassan comprend que même s'il est assuré, cette fois-ci de l'emporter, la guerre risque d'être longue et de lui être coûteuse en hommes. Aussi, décide-t-il, faute de vaincre rapidement la reine berbère, d'employer la ruse. Pendant ce temps, Khalid ben Yazid, le neveu de Hassan, que La Kahina a adopté et traité comme son propre fils, informe les troupes arabes des positions de la reine. Il lui fait dire aussi que les hommes de La Kahina commencent à se lasser : la reine leur demande de grands sacrifices ! Certains sont prêts à l'abandonner. Hassan dépêche aussitôt des émissaires vers les lieutenants les plus influents de La Kahina et leur promet, outre la sauvegarde, des postes importants dans l'armée et l'administration musulmanes, s'ils la lâchent.. - La Kahina est perdue ! Ce n'est plus, pour elle, qu'une question de semaines ou de jours ! Il faut l'abandonner à son sort ! Hassan essaye aussi d'attirer à lui les notables : - La Kahina vous a ruinés. Elle n'hésitera pas à vous enlever ce qui vous reste et même à brûler vos villages et vos récoltes ! Il est vrai que pour soutenir son effort de guerre, La Kahina a obligé les riches propriétaires à lui livrer une grande partie de leur grain et de leurs troupeaux. Elle a procédé aussi à une distribution de nourriture au profit des populations pauvres. Les auteurs arabes ont accusé La Kahina d'avoir pratiqué la politique de la terre brûlée. A chaque fois qu'elle était obligée de se replier pour échapper aux Arabes, elle aurait mis le feu aux villes, aux villages et aux récoltes plutôt que de les abandonner à l'ennemi. Aujourd'hui, on doute fortement de cela, la Byzacène, région où se sont déroulés les principaux combats entre La Kahina et les Arabes, était, depuis longtemps, l'objet des incursions et donc du pillage des Arabes. Les historiens arabes, en accusant la reine berbère de ces forfaits, voulaient certainement l'accabler et surtout justifier la réputation de «sorcière» qu'ils lui avaient donnée. Quoi qu'il en soit, la situation des populations berbères était désastreuse et on comprend que de nombreuses personnes, fortement éprouvées, se soient rendues à l'ennemi. Des chefs ont fait également défection, abandonnant leur reine. Mais celle-ci, assurée du soutien des plus fidèles, continue le combat. - La victoire ou la mort ! répète-t-elle à ses troupes. (à suivre...)