Atout Tous ses adversaires louent la qualité défensive et la rigueur tactique de cette équipe lors de cet Euro-2004 de football. Elle s'est aussi illustrée par sa redoutable efficacité en attaque. Ils s'appellent Ricardo, Iker Casillas ou Fabien Barthez, avaient l'?il sur Raul, Cristiano Ronaldo ou Michael Owen, mais ne pensaient certes pas que ce sont les attaquants grecs qui allaient leur faire vivre leur pire soirée du tournoi. Et pourtant ! Si le bon parcours de la Grèce doit évidemment d'abord à sa combativité et sa science du replacement en milieu de terrain, il doit aussi beaucoup à un ratio occasions/buts marqués parmi les meilleurs du tournoi. L'art maîtrisé de la contre-attaque et l'excellente utilisation des rapides hommes de couloir expliquent cette réussite offensive des hommes d'Otto Rehhagel. Les deux buts contre le Portugal en match d'ouverture, dès la 7e minute par Karagounis puis en début de seconde période sur un penalty amené par Seitaridis sur le côté droit, avaient déjà montré que la Grèce n'avait pas besoin de dix occasions pour marquer. Contre l'Espagne, qui pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score, il n'a fallu qu'une demi-occasion à Angelos Charisteas, oublié par la défense sur un coup franc rapidement joué, pour égaliser. Un nul qui fut ensuite fatal aux Espagnols. Contre la France, enfin, dans un match plus fermé que jamais, ce sont encore les Grecs qui se montrèrent les plus efficaces. Charisteas, encore une fois oublié, ne ratait pas l'occasion de bouter les tenants du titre hors de l'Euro d'un vigoureux coup de tête pendant que Thierry Henry, en fin de match, manquait la sienne dans une position similaire. Ces deux buts décisifs contre la France et l'Espagne ont fait de l'attaquant du Werder Brême (1re div. allemande), 24 ans, la vedette de l'attaque grecque. Déjà meilleur buteur grec des qualifications (3 buts), il prouve une nouvelle fois pendant cet Euro qu'il mérite mieux que la place de remplaçant qui est souvent la sienne en Allemagne. Charisteas a du coup repoussé dans l'ombre Demis Nikolaïdis, 30 ans, celui que redoutaient pourtant le plus les adversaires de la Grèce avant le tournoi. Le peut-être futur président de l'AEK Athènes, dont la saison a été un peu gâchée par des douleurs récurrentes au dos, n'a pas marqué et, pire, était sur le banc lorsqu?ont été marqués quatre des cinq buts grecs. La République tchèque, dont la défense n'a pour le moment pas été totalement à la hauteur de ses attaquants, sait donc qu'il lui faudra aussi penser à défendre contre la Grèce. Sous peine de voir son gardien Petr Cech rejoindre Ricardo, Casillas et Barthez au tableau de chasse des attaquants grecs.