Démenti Le ministre a exclu tout recours à la révision de la retraite. Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a apporté, hier, un démenti formel aux informations faisant état du seuil d?âge de 65 ans pour la retraite, imputant au passage la faute aux journalistes coupables, à ses yeux, d?avoir «mal interprété» ses propos. Pourtant, les retraités ont du mal à concevoir de bien meilleurs jours quand ils apprennent que les caisses de la CNR «sont épuisées» comme l?a encore martelé le même Tayeb Louh et ne savent plus ce que veut dire réellement une révision du système de la retraite au moment où des statistiques alarmantes laissent transparaître le chiffre record de 1,5 million de retraités qui risquent d?être privés sèchement de leur dû, car les recettes de la CNR sont quasiment vides et que les 151,49 milliards de dinars ne serviront, en fin de compte, qu?à assurer l?approvisionnement pour quelques mois seulement. Les recettes sont vides, car de l?autre côté de la palissade, la situation de l?emploi est précaire et le nombre des cotisants stagne à quelque 3,5 millions de salariés non sans rappeler que le grand nombre de sous-déclarations dans plusieurs secteurs économiques n?a fait que fragiliser la santé financière de la Sécu, déjà laminée par le trou causé par le tiers payant et, par ricochet, de la Caisse de retraite. Aujourd?hui, la différence entre les recettes et les dépenses de celle-ci campe à hauteur du? zéro. En 2003, la CNR a engrangé 151,49 milliards dinars de recettes et a comptabilisé 151,46 milliards de dinars. Le rang des bénéficiaires est de 1,6 million en 2003 alors que le nombre de cotisants ne dépasse guère les 3,5 millions. Par quel coup de baguette magique pourra-t-on, dès lors, assurer les équilibres financiers de la Caisse de retraite si l?on exclut, comme le soulignait M. Louh, «le recours à la révision de l?âge de la retraite», une éventualité énoncée pourtant par le ministre lui-même lors des assises du Cnes tenues les 13 et 14 juin 2004. Tayeb Louh avait déclaré que «la disposition portant départ à la retraite sans condition d'âge après 32 ans de travail sera revue». Ce jour-là, le ministre est intervenu pour signaler qu?une mue est inévitable et ce en réponse aux préoccupations des membres du Cnes. A peine quelques jours seulement se sont-ils écoulés que le ministre revient sur le devant de la scène pour annoncer tout le contraire sans que l?on sache de quoi sera faite la «consolidation» du système de retraite. Tayeb Louh a-t-il lancé un ballon-sonde avant de le récupérer au vol, constatant une véritable levée de boucliers, sauf de la part de l?Ugta dont le premier responsable, Sidi Saïd en l?occurrence, a dit «n?avoir aucun problème avec le ministère du Travail»?