Hygiène La ville croule sous les ordures et l?oued Ghazouana, véritable foyer de vecteurs nuisibles, agresse la vue. Cet oued constitue un danger réel pour la santé des citoyens, plus particulièrement les riverains. En dépit de cela la situation épidémiologique dans la ville ne serait pas aussi alarmante qu?on le pense. Selon des statistiques du secteur sanitaire contenu dans un rapport descriptif et portant sur l?année en cours, le Service épidémiologique de médecine et prévention (Semep) a eu à prendre en charge, au cours de la première période estivale, 65 cas d?intoxication alimentaire dont 51 dus à la consommation de gâteaux et 14 à des repas collectifs. En ce qui concerne les zoonoses, il a été enregistré 54 admissions à l?hôpital durant l?année et il est question de 140 cas de morsures de scorpions, de chiens, de serpents... pris en charge. Quatre cas sporadiques de rougeole touchant des adultes ont été enregistrés et ce même rapport précise que pour les rhumatismes articulaires aigus seuls deux cas ont bénéficié d?un suivi médical. Pour ce qui est de la méningite, quatre cas sporadiques ont été déclarés et pris en charge. On a procédé à la vaccination de l?entourage des malades. En revanche, la tuberculose, une maladie moyenâgeuse, serait en régression. Les deux DAT du secteur sanitaire, gérant 3 daïras (Ghazaouet, Fillaoucène et Nedroma), ont enregistré 76 cas en 2003 et 88 en 1999. La conjonctivite, apparue cet été, est répertoriée en tête puisque les cas touchant la population depuis août 2003 à ce jour sont au nombre de 1 168 : 705 dans la daïra de Ghazaouet et 463 dans celle de Nedroma. Quant au contrôle sanitaire aux frontières, les statistiques font état de la détection de 66 infections sur des navires marchands et d?une surveillance sanitaire de l?équipage qui a touché 1 170 membres. En matière de santé scolaire, 3 Unités de dépistage et de suivi de santé scolaire (UDS) seront ouvertes cette année ; la première dans un lycée de Ghazaouet, une autre à Nedroma et la troisième à Fillaoucène. Il est aussi question de la création, prochainement, de Centres d?information médicale (CIM) à Nedroma et Ghazaouet. Si le volet préventif semble pour le moment satisfaisant selon la direction de la santé et la population, il n?en demeure pas moins que, comme le constate un citoyen, «la réalité de l?hôpital est amère et se traduit pas une pénurie récurrente en moyens médicaux. L?entretien des équipements, la prise en charge des malades au niveau des UMC, les conditions d?hébergement et de restauration laissent à désirer». Par ailleurs, certains praticiens ne manquent pas de s?insurger contre les évacuations de malades vers le CHU de Tlemcen alors que les spécialistes existent à l?hôpital de Ghazaouet.