Après des années de dévouement, de sacrifices et d?abnégation, les femmes et les hommes du SAMU sont aujourd?hui oubliés. Ils travaillent dans des conditions lamentables, dans l?indifférence des autorités. Créé en juillet 1994, le Samu 16 (Service d?aide médicale d?urgence d?Alger) a fait preuve de beaucoup de courage en affrontant, durant les années du terrorisme, les pires dangers. Les secouristes du Samu qu?ils soient médecins, TSS (Techniciens supérieurs de la santé), infirmiers ou ambulanciers ont été présents partout, à Bentalha, Raïs, Beni Messous, La Casbah, la Glacière ou Blida. Alors que le couvre- feu et l?insécurité qui régnaient dans notre pays empêchaient les citoyens de se déplacer, la nuit, jusqu?à l?hôpital, le Samu répondait à leurs appels sans aucune distinction. «Nous nous sommes déplacés la nuit, souvent sans escorte, dans des quartiers chauds pour prodiguer des soins à des malades», témoigne un médecin généraliste. Cet urgentiste dit que «c?est un miracle d?avoir survécu à cette période sans qu?il y ait un seul mort dans les rangs du Samu». Ce médecin se rappelle, que «nos équipes avançaient aveuglément dans des endroits minés alors qu?elles n?avaient aucune formation paramilitaire». Des séquelles sont, cependant, constatées sur l?état psychologique et la santé des secouristes du Samu. «Plusieurs secouristes ont été traumatisés mentalement par le nombre important de corps déchiquetés alors que d?autres ont développé des ulcères», explique un médecin lui-même ulcéreux depuis les épreuves difficiles qu?il a vécues.