Réaction De l?avis des experts, les mesures réglementaires ne suffisent plus, il faut donc passer à un stade supérieur. Un groupe de travail mixte, composé d?experts des ministères de l?Aménagement du territoire et de l?Environnement, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, de la Société générale de participation de l?industrie Ciments et de la Caisse nationale d?assurance chômage, a pour mission de proposer des solutions au problème de l?amiante utilisé par trois usines du pays dans la fabrication de matériaux de construction. L?amiante étant un produit hautement toxique, donc dangereux aussi bien pour les ressources naturelles (eau, sol, air et nature) que pour la santé humaine, la réflexion sera engagée pour limiter les risques liés à l?utilisation de cette matière. S?il n?est pas question, du moins pour le moment, de fermer les trois unités amiante-ciment existantes en Algérie (Bordj Bou-Arréridj, Meftah et Zahana), bien des experts recommandent de mettre en place des mesures de sécurité et de précaution pratiques et de ne pas se contenter de mesures réglementaires qui n?ont aucune chance de régler le problème. Le ministre de l?Environnement, Chérif Rahmani, a reconnu que «les mesures réglementaires adoptées et les mesures techniques mises en place n?ont pas donné tous les résultats escomptés». Parlant des maladies générées par une exposition élevée et prolongée à l?amiante, M. Rahmani dira qu?elles sont très graves, citant en exemple l?asbestose, les cancers broncho-pulmonaires et les mésothéliomes. A présent, ce ne sont pas moins de 700 travailleurs qui sont quotidiennement exposés à ce risque. Le risque est d?autant plus grand aussi bien pour eux que pour la population, d?autant plus qu?une partie des 60 000 tonnes de déchets amiantifières est stockée à l?intérieur même des unités amiante-ciment. Pour sa part, le premier responsable de la Société générale de participation de l?industrie Ciments, M. Tabri, soulignera dans son allocution que son entreprise ne produit pas d?amiante. «Nous avons des produits (à l?image de la plaque ondulée) à base d?amiante. Cette matière que nous importons est engloutie dans le ciment», dira-t-il avant de céder la parole à Mahrez Aït Belkacem, le directeur général de la Cnac qui fera remarquer : «Nous nous préoccupons de l?avenir des travailleurs, mais aussi de l?environnement.» A une question relative aux conséquences de l?activité de l?amiante sur la santé des travailleurs, la représentante du ministère de la Santé a fait remarquer que l?amiante n?est dangereux que s?il est inhalé. Autrement dit, la poussière qu?il dégage représente un véritable danger pour la santé humaine et l?environnement, notant au passage qu?une centaine de cas de maladies professionnelles (dont 15 cancers) dues à une longue exposition à l?amiante ont été comptabilisés depuis 1986.