Résumé de la 3e partie Le «Ciudad» commence à s?enfoncer, le capitaine essaie d?éviter le pire en endiguant le courant humain. Mais le capitaine Brizuela, qui connaît son vieux bateau, le sait trop léger et déséquilibré. La man?uvre ne peut que lui être fatale ! Les passagers, horrifiés, voient s'avancer vers eux, très lentement, l'étrave qui les domine comme une tour. Hélas ! Pour une pareille masse, c'est encore trop rapide... Il y a un choc puissant. Le capitaine sent le plancher s'incliner sous ses pieds. Le vieux «Ciudad» penche et continue son mouvement, alors même que le «Mormacsurf» fait déjà machine arrière. Il continue de tourner sur lui-même. Les passagers, glissant sur le pont qui se dresse, s'écrasent en grappes contre le bastingage. Puis le bastingage s'enfonce. Tous ceux qui étaient sur le pont tombent à l'eau. Le pont est maintenant vertical. L'eau s'engouffre avec un grondement terrible dans toutes les ouvertures. Le capitaine voit des centaines de mains tenter de s'accrocher à tout ce qui flotte, à tout ce qui émerge encore... Les mains lâchent et le courant emporte tous ces gens. Le capitaine voit l'apprenti mécanicien attacher sa mère à la tour du radar. Il a raison. Si le «Ciudad» se pose sur le fond, la tour émergera peut-être. Il y a sept personnes avec la vieille dame. Les unes après les autres, elles lâchent prise. Brizuela entend son second l'appeler : «Capitaine, capitaine !» Il ne bouge pas. «Venez, capitaine !» Brizuela secoue la tête pour dire «non». Le second le regarde comme s'il ne l'avait jamais vu. Brizuela est devenu un vieillard, l'?il éteint, la bouche amère. Debout sur ce qui était une paroi, il voit les huit cents tonnes de mazout du «Ciudad» se répandre sur les flots, engluer les survivants. Il a le temps d'entrevoir l'Italien qui nage avec sa femme, leur bébé d'un an entre eux deux. Puis le courant arrache l'enfant... Il n'y a plus rien entre l'homme et la femme. Les deux canots, luttant contre le courant, dans les projecteurs du «Mormacsurf», au- milieu des cris terribles qu'on doit entendre jusqu'aux rives du Rio de la Plata, tendent aux naufragés ce qu'ils ont sous la main pour qu'ils s'y accrochent. Le pilote d'un des deux canots aperçoit une planche à laquelle sont accrochées cinq personnes. Plus loin, un bras de femme, levé, lance un appel. Il faut choisir : la planche et les cinq personnes, ou la femme. Le pilote saisit la planche. La femme disparaît presque aussitôt. Il y aura en tout cent cinquante et un morts, dont le capitaine Brizuela. On l'a vu se tirer une balle dans la tête avant de sombrer.