Très jeune (il n?a que vingt-cinq ans !) P-DG du groupe qui porte son nom, Riad Goumiri n?a pas attendu le nombre des années pour affirmer ses capacités à diriger une Société par actions dont le produit phare, le fromage fondu en portions dénommé «Okid?s», s?est vite imposé sur le marché algérien après seulement cinq années d?existence. Bien que focalisé sur le segment «enfants», ce fromage a conquis toute la pyramide des âges grâce à son goût et sa facilité d?utilisation. Mais cela n?est pas étonnant quand on sait que Riad Goumiri débute sa journée de travail à 6h pour contrôler la qualité de son produit dans le but de mériter au quotidien la confiance de ses consommateurs. InfoSoir : Comment est né le groupe industriel Goumiri ? Riad Goumiri : Il est né à l?initiative de mon père, Noureddine Goumiri, qui était un importateur de fromages fondus et conditionnés et qui, un jour, a décidé de se lancer dans la production d?autant plus qu?il avait une bonne expérience dans la fromagerie. Evidemment, cette décision a impliqué un investissement très lourd dans le but de substituer un produit national à un produit d?importation. Au début, l?entreprise était dénommée «Laitages du Maghreb» puis elle a évolué et a changé de statut pour devenir une Société par actions (SPA) appelée «Groupe Goumiri». Dont le produit phare est le fromage fondu en portions «Okid?s»? En effet, mais nous envisageons de proposer une gamme de produits, c?est-à-dire que outre le fromage fondu, il y aura aussi le fromage conditionné qui, importé, subira une transformation avec une valeur ajoutée algérienne. Cette gamme comprend le gruyère, le gouda et ce qu?on appelle le fromage rouge. Pourquoi avoir choisi «Okid?s» comme appellation ? Kid est un mot anglais qui signifie enfant. Quant à la lettre «O», elle peut signifier la satisfaction, mais on peut l?interpréter comme on veut et plus il y a d?interprétations, plus c?est positif. C?est en 1999 que «Okid?s» a fait son apparition sur le marché algérien. Cinq ans après, quel bilan faites-vous de la progression de ce produit ? C?est un parcours dont on a assuré les bases de départ. Disons que cinq ans après, nous sommes satisfaits. Avez-vous été surpris par le succès assez rapide de ce fromage en portions ? Surpris non, mais je ne voudrais pas tomber dans l?autosatisfaction. Certes, je ne me plaindrais pas non plus, la pénétration du marché algérien a été satisfaisante et c?est tout ce que je peux dire à ce sujet. Quelle est votre opinion sur ce marché algérien du fromage où la concurrence est de plus en plus acharnée ? C?est un marché porteur car il ne faut pas oublier que le fromage est un produit de base très nutritif et à un prix accessible à toutes les bourses. En ce qui concerne la concurrence, je dirais qu?il y en a une très utile et émulatrice, et une autre très sauvage. Mais la qualité et la disponibilité sont des éléments qui font la différence et qui tranchent. Y a-t-il de la place pour tout le monde quand on fait dans la qualité et la disponibilité ? Il y a aussi le rapport qualité-prix. Par exemple la concurrence sauvage se manifeste de façon sporadique, mais elle ne tient pas la route. C?est-à-dire ? Je vais vous expliquer. Nous sommes en été et cette période représente un pic de consommation du fromage car c?est le moment des excursions et des vacances. Par conséquent, les entreprises qui ne proposent pas un produit conforme aux normes d?hygiène et de qualité ne peuvent pas suivre. Le consommateur est exigeant et il a vite fait la différence et son choix. Que pensez-vous de l?adhésion prochaine de l?Algérie à l?Organisation mondiale du commerce (OMC) ? C?est une bonne initiative. Ne craignez-vous pas la venue d?autres concurrents ? Non, nous n?avons rien à craindre, bien au contraire, la concurrence peut être utile et nous y sommes préparés. Exportez-vous ? Non, bien que nous ayons eu des contacts pour pénétrer le marché libyen. Il faut préciser que nous ne couvrons pas encore tout le marché national. Nous produisons 4 000 tonnes de fromage par an, ce qui représente une goutte d?eau dans un marché où la demande est énorme. C?est pour cela que je dis qu?il y a de la place pour tout le monde. Envisagez-vous d?augmenter votre production dans les prochaines années ? Pour le moment, nous sommes encore sous le choc après le décès de mon père, qui a été le fondateur du groupe. Toutefois, avant de disparaître, il s?était totalement consacré à cette entreprise et il avait le projet d?augmenter les capacités de production. J?ai bien l?intention de poursuivre sa mission. Cela exige tout de même des investissements assez lourds pour l?extension de l?usine. Dans le domaine de la communication commerciale, on a remarqué la présence d?un de vos panneaux publicitaires au stade Chaker de Blida. Etes-vous pour le sponsoring sportif ? Oui, nous avons déjà sponsorisé un club et nous faisons aussi dans l?humanitaire puisque nous offrons occasionnellement des chaises roulantes à des handicapés particuliers. Maintenant, je dirais que je suis partisan d?une aide à ce qui est d?abord structuré. Il y a un projet de loi pour transformer les clubs en SPA. Qu?en pensez-vous ? Dans le monde, la plupart des clubs professionnels sont gérés comme des entreprises privées. Mais où en est-on chez nous ? Alors, commençons d?abord par assurer une bonne gestion de nos entreprises économiques avant le football. Cela vous tenterait-il d?être actionnaire dans un club ? Il faudrait d?abord que notre football soit structuré. Or, je m?aperçois qu?aujourd?hui il n?y a aucune politique ni de formation ni de quoi que ce soit, c?est l?improvisation à tous les niveaux. Maintenant, s?il y a un nouveau projet de loi, que les choses changent et qu?on nous apporte la preuve qu?un club de foot peut être une affaire rentable au même titre qu?une entreprise privée, alors pourquoi pas ? Et pourquoi pas président de l'USM Blida un jour ? En France ou en Espagne, quand vous prenez un club de l?élite, il y a les «socios» ou supporters, les sponsors, les droits de télévision, etc. Tout est étudié et structuré. En Algérie, il n?y a rien de tout cela pour le moment. Alors nous préférons attendre, bien que nous soyons supporters de l?USMB. Bien que votre produit soit apprécié, vous n?êtes pas très «agressif» dans le domaine de la communication. Est-ce une stratégie volontaire ? C?est une stratégie étudiée et que nous menons par étapes. Déjà, l?aide à un club et l?humanitaire sont une façon de communiquer. En outre, nous ne voulons pas non plus lancer de grandes campagnes publicitaires pour ensuite ne pas faire face à la demande. Aujourd?hui, nous nous contentons d?être présents dans les salons de la production nationale. Quand nous augmenterons notre capacité de production et que nous mettrons sur le marché une nouvelle gamme de produits, on misera sur de nouvelles formules de communication. Par rapport aux concurrents, vous êtes les seuls à offrir la boîte de 16 portions de 280 grammes. Est-ce là une manière de vous démarquer des autres ? Le standard est de 120 à 240 grammes la boîte. Effectivement, en offrant le 280 grammes nous avons voulu nous démarquer. Express - Blida ? La ville des Roses - «O?kids»? Un produit de qualité - L?USMB ? Nous sommes ses fans - La Mitidja ? Hélas, elle est rongée par le béton - L?EN ? Il faut qu?elle sorte du tunnel - Raouraoua ? Une hirondelle ne fait pas le printemps - Zidane ? Il a tous les dons - Goumiri Noureddine ? Fondateur du groupe et exemple à suivre