Sidi Bel Abbes L?accusé dans cette affaire n?est autre que le petit-fils de la victime, une vieille septuagénaire douce et aimable. Voici le récit d?un plan machiavélique et d?un meurtre atroce. Treize novembre 2001. Par une splendide nuit de pleine lune et par un temps très doux, comme c?est souvent le cas en cette période de l?année, Naïma, une petite vieille brune, maigrelette, tout de noir vêtue et dont le visage trahit une certaine inquiétude, incarne la veuve éplorée qui n?a jamais pu faire entièrement le deuil de son époux? Hassen était un homme avenant, aimant et apprécié de tous. Il ne refusait jamais de rendre service lorsque cela lui était possible. Son départ précipité a anéanti sa vieille épouse à qui il témoignait une tendresse sans égale. Depuis, Naïma vit seule et la nuit du drame, elle s?apprête, comme à l?accoutumée, à dîner en solitaire dans la minuscule cuisine qui lui sert de refuge durant ses longues heures de solitude qu?elle comble en mijotant de délicieux mets et de succulents gâteaux. Dans le quartier, la vieille femme a une réputation infaillible de cordon bleu. D?ailleurs, ce soir-là, le buffet et la table du salon sont garnis de plats remplis de sucreries : des makrouts, des gâteaux aux amandes en forme de poires, de fraises, de bananes et de figues? On aurait dit que ce climat de fête était essentiel à son équilibre et comblait le vide d?une vie où rien d?important ne se passait. Même ses proches se faisaient rares et distants depuis le décès du vieux Hassen. Pourtant, dans moins de 24 heures, ce décor festif sera le théâtre d?un incident dramatique qui va secouer les habitants de Sidi Bel Abbes, la veille du ramadan. La vieille Naïma termine de dîner tranquillement quand on frappe. Savait-elle alors que sa vie allait s?arrêter, cette nuit-là ? Devinait-elle que la mort était au rendez-vous ? Elle se lève pour ouvrir d?un pas nonchalant qu?ont les vieilles personnes usées qui n?attendent personne. Plus personne... Face à son visiteur nocturne, son expression de profonde inquiétude s?accentue et elle claque la porte au visage de son petit-fils, qu?elle ne porte pas vraiment sur son c?ur. «Qu?il aille au diable, lui et ses copains !» Après tout, elle n?est pas obligée de les héberger à chaque fois qu?ils font un saut à Sidi Bel Abbes ! Ils n?ont qu?à aller dans un hôtel bon marché. Elle tient trop à son confort et pour rien au monde, elle ne voudrait qu?une bande de chenapans y sème la zizanie ! (à suivre...)