Résumé de la 11e partie L'avocat de Barbeault rappela que son client n'avait jamais rien avoué et que plusieurs preuves matérielles n'étaient pas solides. Barbeault fut reconnu coupable de seize cambriolages, deux meurtres et trois assassinats. Mais le jury lui accorda les circonstances atténuantes et le condamna à la réclusion criminelle à perpétuité. La peine de mort fut abolie le 9 octobre 1981 et la justice subit d'importantes réformes. Aussi, l'avocat de Barbeault réussit-il à faire admettre que son client n'aurait pas dû se voir infliger plus de 20 ans de réclusion. Barbeault fut rejugé le 21 novembre 1983 devant un nouveau jury populaire. Barbeault continua de clamer son innocence, aucun élément nouveau ne vint éclairer les débats, les mêmes témoins défilèrent à la barre. «Un second procès copie conforme» titra la presse écrite. Et, à nouveau, Barbeault fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Après l'arrestation de Marcel Barbeault, plus aucun meurtre du «tueur de l'ombre» n'eut lieu. Tous les experts psychiatres qui l'ont étudié donnent les mêmes conclusions : c'est un homme normal. Ni un psychopathe, ni un psychopathique. D'une intelligence légèrement supérieure à la moyenne, il n'était pas considéré comme un malade mental. Même si Barbeault était un être renfermé et frustre, avec des tendances morbides, son état n'était pas jugé pathologique. Des experts tentèrent de cerner le profil psychologique du «tueur de l'ombre». Au fil du temps, ils notèrent la progression dans l'exécution des crimes. Le meurtrier s'était d'abord contenté de tuer à l'aide d'une arme à feu. Par la suite, il a dénudé ses victimes et leur a fait des traces sur le corps. Le meurtre de Josette Routier marqua un tournant très net dans les habitudes du tueur. Plus il tuait, plus la composante sexuelle était apparente. Plus tard, les coups de couteau succédèrent aux manipulations sexuelles. Tous ces gestes n'étaient pas interprétés par les experts psychiatres comme une simple mise en scène, mais comme des actes rituels. Le meurtre sexuel n'a de signification pour son auteur que s'il est accompagné d'une cérémonie. Il présente un caractère quasi religieux : c'est un sacrifice. Les objets dérobés aux victimes après chaque crime avaient certainement une signification pour Barbeault (des trophées, sans doute) et confirmaient l'aspect rituel des meurtres. Dans ce vol, il s'intéressait à l'intimité de ses victimes plutôt qu'à leur valeur, aux photos surtout. Au lendemain de l'arrestation de Barbeault, un psychiatre tenta d'évaluer l'incidence du décès de sa mère sur son comportement. Cet événement pourrait être le catalyseur de la série de meurtres. A la mort de sa mère, Barbeault aurait basculé du vol par effraction au meurtre. Le besoin pathologique de conserver des objets dérobés lors des cambriolages va de pair avec celui de dérober des objets, sans valeur pour la plupart, aux victimes. D'autres psychiatres imaginèrent que l'opération de sa mère avant sa mort, l'ablation des deux seins, aurait pu entraîner une volonté de vengeance.