Image Sous un soleil de plomb, Hamid fait le va-et-vient pour remplir les jerrycans d?eau de la citerne mise à la disposition des sinistrés. Le corps chétif et les pieds nus, cet enfant de sept ans a du mal à porter les deux jerrycans qu?il vient de remplir. Une fois arrivé dans le chalet qui abrite sa famille victime du séisme du 21 mai 2003, Hamid, le pas pressé, n?a pas le temps de reprendre son souffle. Il doit verser l?eau dans un grand récipient avant de retourner à la citerne. De sa main gauche, il essuie la sueur qui perle sur son front. Un geste presque machinal chez lui. Ses journées tout comme celles de la plupart des enfants de ces chalets sont programmées en fonction de la disponibilité de l?eau. L?après-midi, Hamid doit aider son grand frère, âgé de onze ans, à vendre du pain fait maison sur la plage. Sans avoir l?air de trop se plaindre, il évoque la difficulté de vivre dans les chalets durant l?été avec la chaleur insupportable. C?est qu?il ne peut pas profiter de la mer, pourtant à quelques mètres seulement, ni savourer les plaisirs des vacances, car il est obligé d?aider ses parents à surmonter les problèmes de la vie quotidienne. Pas loin d?ici, la mer ne cesse de lancer, par le rythme berceur des vagues et à qui veut l?entendre, des invitations à la baignade. Sur la plage du Sahel, les quelques estivants, sereins, qui ont fait le déplacement préfèrent, plutôt que de nager, profiter du calme qui règne sur la plage en ce début de matinée. «Aujourd?hui, ce n?est pas un jour de baignade, car la mer est agitée», explique un habitué des lieux. En effet, cela fait six jours qu?un vent d?Est souffle sur la région. «Tous les gens de Zemmouri connaissent ce vent qu?on appelle également le 3-6-9, car il dure trois jours, six jours ou neuf jours», fait remarquer un estivant. La plupart des familles préfèrent opter pour les petites tentes plantées au niveau de la plage par des jeunes auxquels la commune loue des carrés. A raison de 500 DA la journée, ces tentes sont très demandées, aujourd?hui, à cause du vent. Quant au parasol, il est loué à 100 DA, 50 DA pour la chaise, 150 DA pour la chaise longue, alors que le droit de place dans le parking est fixé à 50 DA. Avec un gain de 5 000 DA en moyenne par jour, les jeunes, qui louent ces espaces, affirment, d?ailleurs, qu?ils gagnent bien leur vie. Au niveau de l?espace réservé aux clients du complexe Adim, Oum El-Khir et sa s?ur Mahdjouba discutent tranquillement sous le parasol tahitien. Ces deux femmes, dont l?une vient de Ghardaïa et l?autre de Aïn Benian, ont pris l?habitude, chaque année, de louer un bungalow en famille pour profiter des bienfaits de la mer. «Comme le mari de ma s?ur gagne bien sa vie, il invite toute la famille durant l?été à passer les vacances au bord de la plage», nous confie l?une d?elles.