Le président de la République reçoit la nouvelle Directrice exécutive du Secrétariat continental du MAEP    Le péage non inclus dans le programme du Gouvernement    Port d'Oran: plus de 8 millions de tonnes de marchandises traitées durant les neuf premiers mois de 2024    ANP : reddition de 2 terroristes à Bordj Badji Mokhtar et arrestation de 6 éléments de soutien aux groupes terroristes    Constantine: coup d'envoi d'une compétition ornithologique    Tizi-Ouzou: 90 participants au Salon de l'apiculture et des petits élevages    Tébessa : coup d'envoi dimanche des 3èmes Journées du court métrage    Le président de la République préside la cérémonie de prestation de serment de la nouvelle Directrice exécutive du Secrétariat continental du MAEP    Oran: mise en exergue des facilités douanières dans le domaine de l'agro-alimentaire    Les crimes sionistes menacent la paix et la sécurité au Moyen-Orient    Foot/ Qualif's-CAN 2025: Amine Gouiri, troisième meilleur buteur avec 4 buts    Dopage/Colloque international: l'Algérie a mis sa législation en conformité avec la réglementation internationale    Accord commercial agricole UE/Maroc annulé par la CJUE: le syndicat agricole espagnol exhorte l'UE à le "suspendre immédiatement"    Sondage "Brahim Dahmani-2024": l'APS publie la liste des athlètes proposés pour les différents prix    Liban: 3 544 martyrs et 15 036 blessés depuis le début de l'agression sioniste    L'Algérie met l'accent sur l'innovation et le soutien aux jeunes entrepreneurs    Le potentiel, considérable, de la croissance des exportations hors hydrocarbures mis en avant    USM Alger-ORAPA United : Le Gambien Lamin N Jammeh au sifflet    Les 21 qualifiés pour la phase finale pratiquement connus    CAN-2025 U20 (Zone Unaf) : L'Algérie et l'Egypte se neutralisent    Bendjama convoque le Conseil de sécurité aux actes au Moyen-Orient    La méthode Michel Barnier    Un pied dans la tombe et il veut emmener le reste d'entre nous avec lui    Ouverture du 8e Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets    Mise en service d'une unité de dépistage médical scolaire et de suivi des élèves    Saisie de 3,5 g de cocaïne, deux arrestations à Djdiouia    Les ministres nommés ont pris leurs fonctions    Un travail de lexicologues, une oeuvre de référence    Appel à porter plus d'intérêt au contenu des journaux publiés durant la période coloniale    Quand le hijab rencontre le kimono vintage    Semaine européenne de l'hydrogène à Bruxelles: Sonatrach examine les opportunités de coopération algéro-allemande    Mohamed Boukhari prend ses fonctions de ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations    Guelma et Souk Ahras commémorent le 70ème anniversaire de la mort du chahid Badji Mokhtar    Touggourt commémore le 67è anniversaire de la mort en martyrs de Mohamed Amrane Boulifa et Lazhari Tounsi    «Dynamiser les investissements pour un développement global»    Le point de départ d'une nouvelle étape    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le néant conjugué à tous les temps
Publié dans Info Soir le 28 - 03 - 2004

Indifférence La présidentielle n?est pas sur toutes les lèvres et le sujet fait même se disperser des groupes de gens.
Le vieux Abdelkader peine à faire avancer sa vieille brouette bourrée de jerrycans. Il vient de prendre son «quota» d?eau de la semaine, non sans quelques chamailleries avec un essaim de bambins, heureusement pas assez rusés pour lui jouer un vilain tour et avoir l?audace de s?approvisionner avant lui.
Veste et pantalon rapiécés, espadrilles éculées, chechia sale et usée cachant mal sa calvitie, «Si Abdeka» observe le même rituel depuis des années : une brouette et des jerrycans avec toujours les mêmes gestes qui ne l?empêchent tout de même pas d?étaler son art de la maçonnerie quand il est sollicité par les gens d?Oued Tlelat, un village distant de quelque 7 km, là où on trouve chaque matin, après la prière du Fdjer, jeunes et vieux de Kehaïlia en train de siroter un café dans un estaminet de fortune. Prendre un café à 7 km de chez soi ? C?est l?exploit inédit d?une jeunesse qui n?a ni café, ni stade, ni cinéma.
Le changement avec le nouveau président de la République ? A Kehaïlia, la présidentielle n?est pas sur toutes les lèvres et le sujet fait même disperser des groupes de gens venus, sous des arbres, s?imprégner de cette fraîcheur printanière. D?abord, la priorité des priorités : l?eau. «C?est une denrée rare ici», nous avise un enfant, à peine dix ans, mais paraissant en avoir plus avec des mains de bûcheron et des yeux de ferronnier.
Depuis le triste épisode de la peste, le besoin en eau, ce capital vital pour la survie, se fait de plus en plus ressentir.
«Les vaches n?ont plus où s?abreuver depuis que les autorités ont pris la décision de fermer définitivement la sebkha», se lamente le propriétaire de cinq vaches qui nous annonce tout de go «le scoop» de vouloir quitter définitivement le douar pour un appartement en plein centre-ville d?Oran, une ville proche et lointaine à la fois. Proche en termes d?insignifiants kilomètres, mais lointaine, compte tenu de la mentalité du douar, caractérisée par un conservatisme ancestral.
«Si je quitte le patelin, c?est avec le c?ur déchiré, mais vous voyez bien qu?il n?y a rien ici. Kehaïlia n?existe que par le nom», nous lance ammi Salem, propriétaire d?une demi-douzaine de vaches, entouré d?une douzaine d?enfants, tous mal vêtus, chétifs, la chevelure mal soignée, mais les yeux laissant transparaître malgré tout une lueur d?espoir.
«Dites-moi, Yerham bouk, c?est une vie celle-là ? Ni eau, ni bitume, ni travail, ni café, ni stade, ni?» La liste des «ni» donne l?impression d?être interminable dans ce hameau qu?on traverse en long et en large en dix minutes seulement, mais dont on garde des souvenirs pour l?éternité. Ici, tout le monde se connaît. La misère vécue à l?unisson a tissé entre les habitants un lien indéfectible et la peste, apparue en juin 2003 emportant avec elle le petit Hichem, 11 ans, l?a consolidé.
«Nous l?avons pleuré à chaudes larmes, c?était notre fils, mais sachez bien que si la peste n?est plus là, il y a d?autres enfants qui vont mourir, achevés par la misère?», avertit hadj Lakhdar, un septuagénaire emmitouflé dans sa kachabia usée.
De loin, apparaissent des portes à peine ouvertes d?où on peut aisément entrevoir les silhouettes de femmes. «Elles ne sortent que très rarement, mais les mentalités ont évidemment changé. Beaucoup de gens laissent leurs filles aller à l?école.
Il existe même des filles qui vont à l?université et qui ont des portables», affirme un jeune apparemment heureux de nous faire admettre que Kehaïlia n?est pas uniquement synonyme de peste.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.