Démarche Le ministre des Affaires étrangères, qui a fait cette annonce au forum de l'Entv hier, a précisé n'avoir connaissance que de huit prisonniers algériens mariés à des Bosniaques. «S'il en existe d'autres, nous n'en avons pas connaissance», a souligné Abdelaziz Belkhadem affirmant : «Si des Algériens sont emprisonnés, en tant qu'Algériens, ceux-là ont le droit à la protection de l'Etat qu'ils soient à Guantanamo ou ailleurs.» A l'heure actuelle, poursuivra le ministre d'Etat, «nous ignorons si d'autres Algériens arrêtés dans d'autres pays qu'en Bosnie sont emprisonnés à Guantanamo». Il invite, cependant, les familles d'autres prisonniers à prendre attache avec son département. Par ailleurs, l'avocate de six prisonniers algériens, mariés à des Bosniaques, livrés par les Serbes à l'armée américaine, nous a confié qu'elle est attendue ce matin par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères pour un entretien sur le cas de ses clients. «Est-ce là une lueur d'espoir pour ces prisonniers qui attendent un geste des autorités algériennes ?», s'interroge-t-elle. Outre le dossier de Guantanamo, Belkhadem a répondu à nombre de questions relatives au dossier du Sahara occidental et ses répercussions sur les relations algéro-marocaines. A ce propos, le ministre a affirmé : «Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères français, M. Barnier, il a été proposé à l'Algérie un dialogue avec le Maroc sous l'arbitrage des Français. Ce que l'Algérie a refusé, car les deux pays étaient capables d'engager ce dialogue sans intermédiaire.» S'agissant de la deuxième partie de la proposition liée au plan Baker, le chef de la diplomatie a rappelé les propositions du représentant de l'ONU. Il a noté que sur les cinq propositions, «l'Algérie en a accepté quatre et refusé une seule», contrairement au Maroc qui «n'en a retenu qu'une et a refusé les quatre autres». Cela dit, la question du Sahara occidental, précisera le ministre, «ce n'est pas une question entre l'Algérie et le Maroc, mais entre le Maroc et les Sahraouis». Il enchaînera à ce sujet : «Nous ne sommes pas les tuteurs du peuple sahraoui.» Abordant d'autres dossiers, le ministre des Affaires étrangères a réfuté la présence de forces militaires étrangères sur le sol algérien comme il a souligné «le refus catégorique de l'envoi de soldats algériens hors des frontières du pays sauf dans le cas de missions d'observation où nous avons eu à envoyer 2 ou 3 officiers». Interrogé sur les pressions exercées sur l'Algérie pour intégrer le projet du Grand Moyen-Orient, Belkhadem a répondu : «L'Algérie n'est pas concernée par ce projet.»