L'extradition de Abderrazak Le Para, captif d'un groupe rebelle tchadien, semble avoir des allures qui ont failli déclencher un grave incident diplomatique entre l'Algérie et le Tchad. Le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, avait déclaré à la presse, samedi 17 juillet, au sujet de l'extradition de ce numéro deux du groupe terroriste GSPC, que les autorités algériennes « avaient entamé des discussions » dans ce sens. Vu la gravité de tels propos, son collègue des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem a tenté hier de rectifier le tir, en jetant l'anathème sur la presse nationale qui, selon lui, « avait mal repris les déclarations de M. Zerhouni ». C'est ainsi que le ministre des Affaires étrangères avait répondu hier au forum de l'ENTV aux journalistes qui l'ont interpellé sur une probable « petite crise » diplomatique avec l'Etat tchadien. Il a infirmé ainsi tout contact entre Alger et ce mouvement rebelle (MDJT), en vue du transfert du Para. « L'Algérie n'a pas négocié et ne le fera jamais avec un mouvement rebelle contre un Etat souverain qu'est le Tchad », a-t-il souligné, en rassurant que notre pays a de bonnes relations avec ce pays, ce qui a été dit n'aura aucun effet négatif. Selon lui, l'Algérie a dû s'expliquer sur cela. M. Belkadem a cependant parlé de contacts avec certains pays pour trouver une voie pour l'extradition de ce terroriste afin qu'il soit « jugé en Algérie pour ses crimes ». Même si M. Belkhadem cherche des arguments en faisant porter le chapeau à la presse, il reste que M. Zerhouni n'en est pas à sa première « gaffe », car il a déjà qualifié Guermah Massinissa de voyou en 2001. Le connaissant assez, les journailistes qui avaient couvert sa conférence avaient enregistré ses propos qui sont bel et bien ce qui a été rapporté par les journaux. Maintenant, il reste aux décideurs de revoir leur politique intérieure.