Rappel Les violentes manifestations qui ont marqué la bande de Gaza la fin de la semaine dernière ont été le fait de groupes armés se réclamant du Fatah, principal mouvement palestinien. Le ras-le-bol contre la corruption à Gaza se révèle, cependant, unanime au sein des Palestiniens qui se disent solidaires de la vague de contestations visant des dirigeants de l'Autorité palestinienne corrompus, tout en ménageant son président Yasser Arafat. Certains n'excluent pas que ce mouvement, qui a pris pour cible des chefs des services de sécurité palestiniens en place, soit exploité par Mohammad Dahlane, homme fort de Gaza, ancien ministre délégué à la Sécurité, brouillé avec le président palestinien. Les députés palestiniens, de leur côté, ont infligé, hier, mercredi, un camouflet au Premier ministre Ahmad Qoreï en adoptant, à une forte majorité, un rapport parlementaire critique de son administration sur les questions sécuritaires et appelant à la formation d'un nouveau gouvernement. Le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement), réuni à Ramallah, a adopté ce rapport fort critique au lendemain d'une fusillade survenue dans cette même ville qui a pris pour cible un ancien ministre, nouvelle illustration du chaos qui s'installe peu à peu dans les territoires palestiniens. Le comité a accusé, dans son rapport, le gouvernement Qoreï d'avoir failli dans sa tâche sécuritaire, avant tout dans la bande de Gaza, seul territoire où l'Autorité palestinienne exerce encore un contrôle. Pour le comité, il est évident que la principale raison de cette situation anarchique reste l'inaction des services de sécurité et les infractions (à la loi) ainsi que le manque de directives claires. La dégradation de la situation sécuritaire a encore été illustrée, mardi soir, par une agression armée contre un ancien ministre, l'une des rares personnalités palestiniennes à critiquer ouvertement depuis deux ans Yasser Arafat. Pour de nombreux Palestiniens qui vivent dans un dénuement total, le président Arafat restera un père spirituel et ne peut rien faire pour changer les choses, il est prisonnier dans son quartier et, de ce fait, il n?a de président que le nom.