Appréhension Les autorités israéliennes craignent que des extrémistes juifs ne commettent une attaque aérienne contre l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem. La police et le service de sécurité intérieur (Shin Beth) envisagent l'hypothèse d'une attaque avec un avion sans pilote bourré d'explosifs ou par un pilote kamikaze qui écraserait son appareil sur la foule des fidèles musulmans à une heure de grande affluence, rapportait, ce dimanche, le quotidien Haaretz. Le ministre de la Sécurité intérieure israélien, Tzahi Hanegbi, a averti, samedi, qu'il y avait un «risque plus élevé que jamais» d'attentats d'extrémistes pour torpiller le plan de retrait de la bande de Gaza du Premier ministre Ariel Sharon en provoquant une «réaction en chaîne». «Nous disposons depuis quelques semaines de quantité d'informations inquiétantes selon lesquelles il ne s'agit pas seulement d'élucubrations, mais d'idées concrètes», a ajouté le ministre. Il n'a toutefois pas fait état de plans opérationnels ni mentionné de suspects possibles. «Le risque est effectivement très grand et il faut empêcher à tout prix que ce scénario (catastrophe) ne se réalise», a renchéri le vice-ministre de la Sécurité intérieure, Gideon Ezra. Cet ancien haut responsable du Shin Beth a préconisé la «détention administrative» (mesure héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet d'emprisonner sans procès des suspects) d'activistes d'extrême droite. Au début des années 1980, le Shin Beth avait démantelé un groupe clandestin qui préparait un attentat à grande échelle contre les mosquées de l'Esplanade pour torpiller l'accord de paix avec l'Egypte et ainsi empêcher le démantèlement des colonies juives du Sinaï. Troisième lieu saint de l'Islam après La Mecque et Médine, l'Esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, annexée par Israël en 1967, abrite le dôme du rocher et la mosquée Al-Aqsa. Elle a été bâtie sur le site du temple juif détruit par les Romains, en l'an 70 de l'ère chrétienne. Le gouvernement israélien a pris la décision de principe, début juin, d'évacuer unilatéralement, d'ici à fin 2005, la bande de Gaza et ses 21 colonies ainsi que 4 colonies isolées du nord de la Cisjordanie. Les colons et l'extrême droite s'opposent farouchement à ce plan.