Théâtre Une fois encore, le festival poursuit l?aventure et ce, en dépit des entraves financières. Jusqu?à présent, le festival n?a reçu seulement que deux cents millions de centimes de la wilaya de Mostaganem, et une enveloppe de deux millions de dinars lui a été allouée par la commune. Quant au ministère de la Culture, les organisateurs attendent toujours. «C?est toujours après la tenue du festival qu?on perçoit les aides financières», souligne Fethi Ben Brahim, chargé du comité d?organisation, lors de la conférence de presse qui a eu lieu, mardi, à la médiathèque Bachir-Mentouri (ex-Pichon). «Heureusement que nous avons des partenaires comme l?Office national des droits d?auteur, le théâtre national, la télévision, le ministre du Tourisme et l?Etablissement Arts et Culture qui, depuis quatre ans, soutiennent le festival», poursuit-il. La 37e édition du festival d?art dramatique de Mostaganem, prévu du 29 juillet au 5 août, rend hommage au défunt Azzedine Medjoubi. «Nous avons choisi Azzedine Medjoubi pour lui rendre un hommage, parce que c?était un comédien de renommée nationale. C?est aussi parce qu?il était tout le temps présent au festival, il était proche du festival. Nous le considérons comme l?un des piliers du festival et du théâtre algérien. Et pour que nulle ne l?oublie, pour que personne n?oublie cet homme qui a tant donné à la culture et au théâtre», explique-t-il. Cette année est marquée par une nouveauté : le festival verra la participation de deux troupes théâtrales d?Adrar et d?une de Tizi Ouzou. Celle-ci présentera sa pièce en tamazight. Sidi Bel Abbes participera avec cinq troupes théâtrales. Une troupe française est également invitée. Par ailleurs, le festival élargira son champ d?action : «Des communes limitrophes nous ont sollicités pour y accueillir des représentations théâtrales.» Des invités d?honneur marqueront la 37e édition du festival d?art dramatique de Mostaganem, comme Sonia, Amina Medjoubi?, ou encore El-Haïk Botros (Irak) et Thouraya Djabran (Maroc). Sur le plan financier, le festival connaît des difficultés : «C?est un festival pauvre, et c?est pour cette raison que son institutionnalisation est essentielle. Car il sera à l?abri des besoins financiers. C?est le souhait des fondateurs des rencontres d?art dramatique de Mostaganem, depuis sa création, comme celui de Si Djillali Benabdelhalim». Et d?ajouter : «Je précise qu?institutionnaliser ne veut pas dire nationaliser. Nous refusons que le festival soit pris en charge par un organisme bureaucratique ; et nous ?uvrons avec acharnement à le préserver, à préserver son essence, ses traditions et même son historicité.» Pour l?hommage rendu à Azzedine Medjoubi, une troupe nationale montera un spectacle de l?intéressé et le présentera au cours du festival. Dans le même ordre d?idées, le prix Azzedine-Medjoubi sera décerné à la meilleure représentation. Il y aura au programme un colloque consacré au théâtre arabe et animé par des universitaires, des metteurs en scène, des auteurs et des comédiens, deux conférences traitant de la «halqa» (le cercle) et de la commedia dell?arte comme forme de théâtre spécifique au bassin méditerranéen, deux ateliers consacrés à la formation et à la pratique théâtrale et qui auront pour tâche de monter un spectacle avec les participants. Ce spectacle, dirigé par un éminent homme de théâtre, sera présenté pour la clôture du festival. Le livre retraçant l?histoire du festival et son édition constituent l?un des principaux objectifs pour l?année 2004. Malgré les difficultés financières, le festival d?art dramatique de Mosta se maintient. «Nous continuons à organiser chaque année le festival grâce à notre volonté et à nos efforts», conclut Fethi Ben Brahim.