Lmendba kbira wel miyet fâr : les cris de deuil sont déchirants et le mort est une souris ! Autrement dit, on fait grand cas de choses dérisoires, on fait beaucoup de bruit autour d'affaires qui ne valent pas grand-chose. Si on doit déployer de gros efforts, dit-on encore, il faut le faire à propos de choses qui le méritent vraiment. A quoi bon se fatiguer et fatiguer les autres quand on sait que les résultats auxquels on va parvenir seront en deçà des espérances ? Il vaut mieux, dans ce cas, rester comme on est, se contenter de ce que l'on a ! On rapporte, à ce propos, l'histoire d'un homme qui, ayant décidé de se marier, fait le serment d'épouser la femme la plus belle. On lui présente les plus jolies filles de la région mais pour une fois il secoue la tête, dédaigneux : «Elle n?est pas assez belle !». Ne trouvant pas ce qu'il cherche chez lui, il décide de s'expatrier et fait le serment de revenir avec la plus belle épouse qui soit. Mais toutes les femmes qu?on lui présente ne sont pas à son goût, et à chaque fois, il pousse plus loin. Il arrive ainsi dans un pays où il n'y a que des femmes et on lui dit qu'au-delà il ne trouvera aucune vie. Il doit donc choisir épouse et repartir avec elle. Ici aussi, aucune femme n?est à son goût, il y en a de très belles, mais il trouve à chacune un défaut : une est trop petite, une autre trop grande, une est un peu maigre, une autre un peu grosse et ainsi de suite. Les jours passent et il doit repartir chez lui, il lui faut absolument faire un choix. Il a tellement vu de femmes que son jugement se brouille, alors il en désigne une au hasard et la prend. Ce n'est qu'arrivé chez lui qu'il se rend compte que la femme qu'il a épousée est vieille et édentée. D'où le proverbe: mcha h'ata lber nsâ u djaba?âdjuza mharsa : il est allé jusqu'au pays des femmes et il en a ramené une vieille tout écrasée !