Pour pollution, inaccessibilité, dangerosité morphologique et bien d?autres raisons encore, 214 plages sur les 487 existantes sont interdites. Ce sont les chiffres et les raisons invoqués par le ministère de l?Environnement et de l?Aménagement du territoire d?où il ressort que seules 273 plages sont autorisées à la baignade. Dans la majorité des cas, la pollution est la principale cause mentionnée sur l?arrêté de la wilaya d?Alger. Il semble que c?est effectivement le cas pour les 13 autres wilayas côtières. Cependant, rien n?est dit sur les wilayas les plus touchées par ce fléau. Cette cause a une double origine. Une pollution ménagère causée soit par les eaux usées non traitées et dont le volume dépasse la proportion des populations, soit par les ordures ménagères. «La teneur en germes pathogènes de cette eau fait qu?elle est est dangereuse pour la santé publique», souligne Mohamed Larid, aménagiste du littoral et responsable de la recherche et de la postgraduation à l?Ismal. L?autre pollution, plus dangereuse encore, est «la pollution chimique d?origine industrielle qui peut venir d?ailleurs et dont les déchets ne sont pas dégradables», a expliqué l?universitaire. «Ces derniers sont déversés soit par les navires, souvent des hydrocarbures, soit par les usines situées sur les côtes et qui déversent leurs déchets (mercure, cuivre et zinc) directement dans la mer», relève le professeur. Pourtant, la loi sur le littoral interdit l?installation d?industrie à moins de 300 m de la bande d?occupation. La mer est constamment agressée par cette forme de pollution qui fragilise, à long terme, les conditions biologiques et détruit les végétations. «Cette végétation, qu?on appelle ?herbier?, met 80 ans pour se reconstituer», selon le spécialiste. «Il est question de ?rip-current?, c?est-à-dire deux courants qui s?affrontent et qui provoquent comme un phénomène giratoire qu?on appelle couramment ?tourbillon?.» Il faut savoir que «plus de la moitié du littoral algérien est interdite à la baignade», a signalé le chercheur, avant de conclure : «Il faudra attirer l?attention, car malheureusement en Algérie on réagit après coup.»