Divergences Le groupe de travail mixte gouvernement-Ugta a achevé le règlement de 95% des articles relatifs au statut de la Fonction publique, mais les 5% restants constituent la pomme de discorde. Comment devront s?effectuer dorénavant le mode de recrutement et le suivi de carrière ? De quelle manière les salaires des fonctionnaires de la Fonction publique seront-ils gérés ? Enfin, y aura-t-il oui ou non application de la fameuse politique de «dépermanisation», chère au gouvernement Ouyahia dont le souci est de faire alléger un tant soit peu la facture salée que le budget de fonctionnement de l?Etat refuse de payer éternellement ? Il s?agit là d?une panoplie de questions restées sans réponses à l?issue des travaux, mercredi dernier, de la commission mixte gouvernement-Ugta devant plancher sur le dossier du statut général de la Fonction publique, qui concerne un large microcosme de quelque 1,5 million de fonctionnaires, allant de l?enseignant, toutes catégories confondues, aux douaniers en passant par les cadres de la finance, aura été ficelé «à hauteur de 95%» selon les dires de Salah Djenouhat, secrétaire national chargé de l?organique au niveau de la Centrale syndicale. Restent dès lors les fameux «5%» qui ne forment, ni plus ni moins, que la pomme de discorde entre un gouvernement qui veut «aller vite en réformes économiques non sans légères incidences» et une Ugta soucieuse de «sauvegarder l?outil de travail de millions d?Algériens». Les 5% en suspens sont justement le mode de recrutement et le suivi de carrière, soit deux points sur lesquels les deux parties n?arrivent toujours pas à accorder leurs violons. D?un côté, le gouvernement Ouyahia maintient l?option de la «dépermanisation» pour tenter d?alléger le lourd fardeau du Trésor public pour être sur la même longueur d?onde que «les choix stratégiques» de l?après-8 avril 2004. De l?autre côté, la Centrale syndicale brandit le risque dévastateur d?une telle politique qui, selon le département de Sidi Saïd, aura comme première conséquence fâcheuse le «limogeage» de presque la moitié du corps de la Fonction publique. Pourtant, lors de la toute dernière rencontre Ouyahia-Sidi Saïd, les deux parties avaient affirmé «une grande disponibilité à venir à bout de toutes les divergences». En attendant le crucial rendez-vous de septembre, plus d?un million de fonctionnaires retiennent leur souffle et voient donc leur sort suspendu à cette bipartite. 500 000, soit presque la moitié, risqueraient, en effet, de perdre leur poste si le fameux article de la «dépermanisation» venait à être adopté. Sur ce registre, le mot contractualisation est ressassé avec persistance et la hantise va en s?accélérant en attendant une rentrée sociale de toutes les tensions surtout qu?on évoque aussi le brûlant dossier de la revalorisation du Smig avec la révision du fameux article 87 bis de la loi 90-11 qui, faut-il le rappeler, a rendu «insignifiante» l?augmentation du Smig à hauteur de 10 000 DA. Actuellement, c?est le wait and see?