Patrimoine De nombreuses familles sont jalousement attachées à leurs coutumes. La famille tlemcénienne reste attachée à certaines coutumes qui se transmettent d'une génération à une autre, notamment en matière d'habillement, de célébration des fêtes, de gastronomie et d'artisanat. L'un des signes apparents de cet attachement à l'ancien, le costume traditionnel féminin, toujours en vogue pour la célébration de mariages, défie les «derniers cris» du prêt-à-porter et des robes de soirée importées de l'étranger. Il demeure un habit d'apparat des grandes cérémonies, exprimant un signe d'opulence auquel la société tlemcénienne accorde une grande importance. Aucune mariée ne convole en justes noces à Tlemcen sans que cet accessoire, appelé caftan tlemcénien, figure dans son trousseau de mariage. Cet accoutrement fait de tissu de velours brodé de fils d'or est exclusivement réservé à la mariée. Il est assorti du mansoudj (lamé or et argent), de abrouk, du mendil et d'une calotte conique, sertie de fils d'or ou d'argent. Le caftan est orné aussi de parures de bijoux, complétés par les colliers de perles jouher, de meskia, de khamsat, de bracelets et autres. A ce costume, s'ajoutent le karakou, r'da, tenues faites de medjboud et de fetla (texture d'or) qui donnent beaucoup de charme aux femmes qui les arborent lors des mariages, fiançailles, baptêmes et circoncisions. De ces attaches séculaires, la société tlemcénienne jalousement conservatrice de certaines valeurs, préserve aussi son art culinaire fortement aromatisé. Depuis les temps immémoriaux, les familles ont perpétué la gastronomie traditionnelle comme la dchicha bel guemh (blé dur) ou cherchem (soupe au blé moisi), dchicha bel mermez (orge trituré), kadid (viande), chorba m'katfa, hrira, dchicha be zaâter, les abats de mouton, braniya, m'battane, bekbouka, zélif, et enfin merqa bel assel, à base de raisins secs et de miel et le couscous. Ces mets sont très appréciés par l'ancienne génération et les jeunes qui en raffolent. L'art musical fait partie aussi de cette longue tradition qui a toujours fait la réputation de la capitale zianide, connue pour sa grande école de musique andalouse. Dérivé de la musique andalouse, le genre musical hawzi est considéré comme un art musical populaire très répandu à Tlemcen. Cette notoriété s'est affirmée par des instruments de musique, dont la fabrication est transmise de génération en génération, à l'instar du luth et du r'bab. En revanche, Certains vieux métiers tendent aujourd'hui à disparaître. Ce déclin est surtout valable pour le métier à tisser. Ville de tissage jadis, Tlemcen compte actuellement sur les doigts d?une main ses tisserands. Ceux-ci tentent, bon gré mal gré, de perpétuer cet héritage, constitué de quelques rares spécimens comme le bourabah en pure laine, ou les genres m'harbel et hachaïchi, le tapis et le bernous. Chaque foyer collectionne au moins un chef-d'?uvre de cette panoplie d'objets traditionnels, jalousement gardés dans les placards ou ornant un coin de la maison.