Une cérémonie populaire a été organisée hier à Alger à l'occasion des festivités commémorant la fête traditionnelle de Yennayer, jour de l'an berbère, qui est célébré le 12 janvier de chaque année. La cérémonie, qui s'est déroulée en présence de M. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a été marquée par un spectacle reflétant les traditions marquant cette fête légendaire. Le cortège populaire, après avoir dégusté les plats traditionnels marquant cette fête ancestrale, s'est dirigé à pied jusqu'au Palais du Pacha, en empruntant les ruelles de La Casbah. Sur place, des jeunes et moins jeunes ont donné libre cours à leur joie au rythme de la zorna. À cette occasion, Mme Toumi a indiqué que la célébration de Yennayer constitue une “valorisation de notre patrimoine culturel”, d'autant plus, a-t-elle ajouté, que cette célébration coïncide avec la tenue d'un “événement grandiose” en Algérie, à savoir “Alger, capitale de la culture arabe”. Pour sa part, M. Zerhouni a souligné que cette manifestation culturelle “constitue la preuve que dans notre société, il y a la volonté et la détermination de préserver notre identité culturelle”. Le ministre, qui a relevé également que Yennayer est “l'un des éléments essentiels de cette identité algérienne”, a indiqué que le fait de “voir le sourire revenir sur les lèvres, est un facteur très important”. “Cela prouve que notre société se réconcilie avec elle-même et que nous sommes sur la bonne voie”, a-t-il soutenu, appelant les jeunes de la nouvelle génération à “rester attachés à leur identité culturelle et à leur passé historique”. Toutes les régions du pays n'ont pas dérogé à la coutume pour célébrer, ce week-end, le nouvel an berbère Yennayer ou Ras El-âm, au rythme d'une séduction attendrissante tant les populations ont montré un mouvement saisissant en s'affairant dans les achats de friandises et volailles étalées à l'occasion. Symbolisant le premier jour du calendrier agraire, cet événement, est aussi marqué par des retrouvailles échaudées dans la mesure où des invitations entre familles ont agrémenté les plaisirs de la fête. “Cet événement est attribué au début de la dernière décade des illustres “lyali”, période la plus froide de l'année qui s'étale du 12 décembre au 21 janvier, comme il marque le passage d'une étape à une autre, voire le commencement d'une nouvelle époque”, nous affirmera Si Lakhdar, un septuagénaire qui enchaînera que la tradition veut que cette péripétie soit estampillée d'une particularité singulière en implorant les forces divines de fertiliser la terre, source de l'abondance et de la prospérité. Néanmoins que Ennayer est porteur de belles choses, il contraint aussi à certains interdits : ne pas balayer pour ne pas chasser les bonnes influences, ne pas sortir le feu (les braises) de la maison et s'abstenir de prononcer des mots de mauvais augure tels que misère, faim, sécheresse, maladie… Toutefois, à travers toutes les contrées de l'Afrique du Nord, Ennayer demeure une tradition encore vivante et vibrante de nos jours, avec ses rites, ses douceurs et sa symbolique. R. SALEM